La Commission européenne sanctionne Valve (Steam) pour ses pratiques de géo-blocage : 1,62 millions d'amende

On se souvient qu’en 2017, la Commission européenne avait initié une enquête sur les pratiques commerciales de Valve sur sa plateforme Steam, susceptibles de heurter les principes en vigueur au sein du marché commun européen.
On le sait, le marché commun a notamment vocation à harmoniser les pratiques commerciales au sein des pays membres. Pour autant, la Commission constatait qu’entre 2010 et 2015, Steam affichait des prix de vente différents dans les pays du marché commun (notamment des prix bas en Tchéquie, Pologne, Hongrie, Roumanie, Slovaquie, Estonie, Lettonie et en Lituanie) et les jeux achetés dans ces pays ne pouvaient pas être activés dans le reste de l’Europe. Une pratique qualifiée de « géo-blocage », manifestement pratiquée par au moins cinq éditeurs sur Steam – Bandai, Focus Home, KOCH Media et ZeniMax.

Valve était invité à s’expliquer en 2019, puis répondait aux accusations de la Commission en précisant n’avoir pas utilisé de blocage géographique pour ses propres jeux – sans évoquer ceux des éditeurs mis en cause.

Aujourd’hui, la Commission publie ses conclusions : selon la Commission, non seulement le « géo blocage » est avéré, mais il a été mis en œuvre par les éditeurs en coopération avec Valve – engageant donc la responsabilité de la plateforme. Et si les cinq éditeurs ont coopéré avec les autorités européennes, Valve s’y est manifestement refusé.
En conséquence, la Commission prononce des peines d’amendes (sur la base de son barème de sanctions) : Valve devra s’acquitter d’une amende de 1,62 millions d’euros. Les cinq éditeurs sont également sanctionnés, mais bénéficient de réductions pour leur coopération : 340 000€ pour Bandai Namco (-10%), 396 000€ pour Capcom (-15%), 2,88 millions pour Focus Home Interactive (-10%), 977 000€ pour Koch Media (-10%) et 1,66 millions pour ZeniMax (-10%). La pratique du géo-blocage a en principe cessé sur Steam depuis fin 2015.