JOL d'Or 2010 : le MMO Free to Play de l'année

En 2010, l'industrie du MMO gratuit a connu quelques évolutions notables. Les jeux gratuits se diversifient, se révèlent de plus en plus ambitieux, affichent des budgets en hausse et gagnent en maturité au fur et à mesure que le modèle économique est de mieux en mieux accepté par les joueurs. Dans le même temps, cette année, certains MMORPG jusqu'alors financés par des abonnements mensuels ont opté pour la gratuité (ou le Freemium).
Dans le cadre de cette cinquième édition des JOL d'or et afin d'afficher un panel représentatif de l'offre de titres Free to Play, concourent les MMO F2P lancés au cours de l'année et/ou dont le modèle économique a basculé cette année.

Allods Online

Parmi la production récente de MMORPG « Free to Play », Allods Online apparaît comme un projet atypique. Développé par le Russe Nival Interactive (sur la base de la licence des jeux solo Rage of Mages) et eexploité par gPotato en Occident, Allods Online a fait le pari du MMO « Free to Play » à gros budget (un coût de développement de plus de neuf millions d'euros).
Un pari risqué puisque l'exploitant a dû faire des choix commerciaux drastiques pour amortir son jeu (notamment en imposant un recours quasi-systématique à la boutique du jeu pour progresser, au risque de se mettre la communauté à dos). Après les Révélations de Gipat, mise à jour contestée, l'exploitant tente de reconquérir les joueurs. Mais à l'évidence, Allods Online pose la question de la viabilité du MMO « Free to Play » à gros budget. Pari réussi ?

Battle of the Immortals

Développé par le studio chinois Beijing Perfect World, Battle of the Immortals apparaissait de prime abord comme un titre au gameplay empruntant largement aux diablos-like. Dans un univers médiéval fantastique, les joueurs sont confrontés à des hordes de monstres, explorent moult donjons ou sont invités à remplir des missions plus ou moins complexe.
Après un lancement en Asie, le jeu est ensuite distribué aux Etats-Unis en version anglophone en mai 2010 et y connaît rapidement un certain succès populaire (Perfect World Entertainment revendique 250 000 inscrits au terme du bêta-test ouvert et double le nombre de serveurs du jeu). Fort de ce succès, le groupe Perfect World annonce rapidement le développement d'un deuxième opus (Battle of the Immortals 2, initialement envisagé comme une simple extension) et d'un film inspiré de la licence.

Bloodline Champions

Présenté comme un « jeu en ligne PvP et compétitif » par son développeur, le jeune studio Stunlock, Bloodline Champions conduit deux équipes de joueurs à s'affronter dans une arène, en quatre round. Chaque joueur incarne un personnage aux capacités propres et devra concilier avec les forces et faiblesses de son équipe pour espérer anéantir l'équipe adverse et l'emporter. S'il reprend certains codes du MOBA, Bloodline Champions se distingue néanmoins de ses homologues en proposant un gameplay s'appuyant sur l'intelligence de jeu et les seules capacités du joueur. Ici, aucun aléa, pas de statistiques, ni de bonus ou chances de porter un coup critique à l'adversaire.
Le jeu, sans concession, semble trouver son public (mais saura-t-il le fidéliser ?) et marque l'entrée de Funcom dans le marché du jeu en ligne gratuit.

EverQuest II Extended

Lancé en 2004 dans sa version de base (financée par un abonnement mensuel), EverQuest II s'offre une seconde jeunesse fin septembre 2010 au travers de la version Extended. EQ II: Extended se veut une version parallèle du MMORPG historique de Sony Online Entertainment, distribuée en Freemium (une base gratuite, du contenu optionnel disponible au travers des extensions payantes d'EQ II ou un contenu complet accessible aux abonnés) et exploitant une technologie permettant de lancer le MMORPG depuis un navigateur Web.
La version Extended permet de découvrir EverQuest II peu ou prou jusqu'au niveau 80, gratuitement, sans carte de crédit et remplace le trial originel du MMO.

League of Legends

Dans la droite ligne de DotA, League of Legends marque le renouveau du MOBA, ces jeux en ligne à base de PvP en arènes. Deux équipes de joueurs s'affrontent au sein de cartes closes afin de détruire les installations adverses, exploitant les forces et faiblesses de leur champion.
D'abord lancé en Europe sur les serveurs de GOA, League of Legends est aujourd'hui exploité par le studio Riot Games avec un certain succès (le jeu revendique plus de trois millions de joueurs inscrits après un an d'exploitation). Très régulièrement mis à jour, le jeu accueille un nouveau champion toutes les deux semaines et Riot entend soutenir les initiatives de sa communauté de joueurs (en étant présent aux tournois, par exemple, ou en fournissant de quoi récompenser les vainqueurs).

Lord of the Rings Online

En 2009, le studio Turbine a fait évoluer le modèle économique de Dungeons and Dragons Online vers un modèle Free to Play. L'expérience s'est avérée manifestement suffisamment concluante (le chiffre d'affaires du MMO bondit de 500%) pour que le développeur applique la même formule à son MMORPG phare, le Seigneur des Anneaux Online.
Lord of the Rings Online est donc disponible en Freemium depuis novembre 2010 en Europe. La Terre du Milieu est (très) partiellement accessible gratuitement (les joueurs gratuits sont limités en terme de niveau ou de contenu), mais peuvent gagner des points en jouant afin d'accéder à certains contenus additionnels. L'intégralité du jeu est plus accessible aux comptes premium et VIP, payants.

Martial Empires

Dans la droite ligne des MMORPG Free to Play ambitieux, Martial Empires plonge le joueur dans un univers fantastique librement inspiré des canons asiatiques. Martial Empires frappe d'abord par la qualité de ses graphismes et de ses animations (la personnalisation des avatars est poussée, les combats impressionnent par leur chorégraphie, etc.). En terme de gameplay, Martial Empires invite les joueurs à s'unir pour conquérir et défendre régions et cités dans le cadre d'affrontements PvP massifs, le jeu propose un artisanat riche pour un MMO F2P et oppose de nombreux donjons et raids face des bosses imposants.
Mais si le jeu affiche des caractéristiques solides, d'aucuns diront qu'il fait montre de peu d'originalités et entraîne le jeu dans le gameplay plutôt répétitif.

Pirates of the Burning Sea

Pirates of the Burning Sea conduit le joueur au début du XVIIIe siècle alors que les grandes puissances européennes se disputent les richesses des Caraïbes. Proposant un double gameplay (sur terre et sur mer), le jeu s'appuie à la fois sur un système stratégique de batailles navales permettant par exemple de conquérir des ports et sur des mécanismes commerciaux complexes à destination des marchands férus de tractation et de négoces. À l'évidence, Pirates of the Burning Sea apparaît comme un MMO de niche, ayant rencontré quelques difficultés à séduire les joueurs à son lancement (notamment du fait d'un gameplay difficile à prendre en main ou de problème technique) mais trouvant un e seconde jeunesse avec son passage en Free to Play. Un nouveau modèle économique encourageant les curieux à hisser les voiles ?

World of Tanks

Développé par le jeune studio Wargaming.net, World of Tanks rompt avec les thématiques traditionnelles du MMO (le fantastique, la science-fiction) pour proposer un univers historique. Aux commandes de tanks soviétiques, allemands, américains ou encore français (pour 150 modèles différents), les joueurs sont invités à se regrouper en équipes pour rejouer les grandes batailles européennes de la Seconde guerre mondiale.
World of Tanks mise autant sur l'action que sur la stratégie. A raison de 15 joueurs par équipe, les joueurs doivent maîtriser leur tank sur le champs de bataille mais aussi exploiter les forces et faiblesses de chacun pour espérer voir leur équipe s'imposer (les tanks lourds affichent une grosse puissance de feu mais s'avère peu mobiles quand les engins légers pourront briser rapidement les lignes ennemis quand bien même leur blindage est plus vulnérable).