Le régulateur britannique valide finalement le projet d'acquisition d'Activision Blizzard par Microsoft

Après 22 mois de tractations, l'acquisition d'Activision Blizzard par Microsoft ne connait plus d'obstacle majeur : la Competition and Markets Authority (CMA) britannique vient de clore son enquête et valide l'opération. 

Microsoft x Activision Blizzard

L’opération aura nécessité près de 22 mois de négociations et de tractations mais est en passe d’être finalisée : après la plupart des autres régulateurs dans le monde, la Competition and Markets Authority (CMA) britannique balaie ses dernières réticences et valide finalement le projet d’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft, pour la coquette somme de 68,7 milliards de dollars.

Pour mémoire, la CMA s’inquiétait d’un éventuel abus de position dominante de Microsoft sur le marché du cloud gaming si le groupe américain ajoutait les licences d’Activision Blizzard à celles qu’il détient déjà. En conséquence, la CMA avait bloqué le deal en avril dernier. Pour lever les craintes de la CMA, Microsoft annonçait néanmoins en août dernier son intention de céder les droits d’exploitation pour le cloud des jeux Activision Blizzard à Ubisoft, qui en assurera la gestion pendant 15 ans. Aujourd’hui, selon la CMA, Ubisoft est un « concurrent » de Microsoft suffisamment « solide et indépendant » pour que le marché du cloud gaming ne soit pas dominé par un unique acteur et que l’intérêt des consommateurs soit ainsi préservé. Fort de cette concession et au terme de cette « nouvelle enquête », l’autorité britannique autorise donc la transaction dans ce nouveau format incluant Ubisoft.

Les conclusions de la CMA ne sont pas totalement une surprise dans la mesure où dès le mois dernier, l’autorité britannique évoquait déjà des « inquiétudes résiduelles ». La décision est néanmoins maintenant actée.

Le poids économique, mais aussi politique, des GAFAM

En attendant que l’opération d’acquisition soit officiellement conclue (vraisemblablement dans les jours à venir), on retiendra que le géant des nouvelles technologies a donc réussi à faire plier les autorités de régulation des principaux Etats à travers le monde : la FTC américaine s’opposait à ce projet de fusion mais n’a pas réussi à convaincre les juges fédéraux de la dangerosité de l’opération (une procédure administrative est toujours en cours et doit être jugée l'année prochaine, mais a manifestement peu de chances d'aboutir) ; la CMA britannique s’y opposait donc mais a finalement fait évoluer sa position après la concession de Microsoft (alors qu'une révision de décision de la CMA est habituellement exceptionnelle et la menace de Microsoft de quitter le Royaume Uni a peut-être joué dans ce revirement) ; l’Union européenne émettait aussi des doutes avant néanmoins de les lever rapidement suite aux auditions de Microsoft et a fait le choix de ne pas rouvrir son enquête après l’intégration d’Ubisoft dans le deal. Ou comment prendre la mesure du réel poids économique, mais aussi politique, des GAFAM.

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