Qu'est-ce que
Black Desert Online ?
Et bien, c'est très simple. À l'origine, le jeu nous a été vendu comme un
sandbox au potentiel énorme : des batailles de guildes, des prises de forteresses, un univers très réaliste et cohérent avec une composante rôleplay très poussée, de l'artisanat très poussé, une économie gérée par les joueurs, du
PK honnête avec du full
loot (perdre son inventaire lorsqu'on meurt) . Autant dire que j'attendais ce jeu avec impatience malgré la tournure de celui-ci sur les serveurs coréens. De plus
Daum Communications, l'éditeur en charge du jeu en Occident, sortait le jeu chez nous en version Buy To Play, une bonne nouvelle pour tout ceux qui craignent (à juste titre) les Free To Play trop souvent rentabilisés par un Cash Shop douteux.
C'est alors que je me suis procuré le jeu, le 3 mars de cette année alors que mon catalogue vidéoludique battait de l'aile. Tout content de mon achat, les yeux pleins de paillettes, je me lançai dans cette aventure qui s'annonçait incroyable. Mes premiers pas furent laborieux, luttant avec une
interface maladroite. J’avançais doucement dans cet univers fascinant, beau et étonnement fluide. Mon premier contact fut avec une étrange entité noire aux yeux rouges et à la voix agaçante. Elle semblait me connaitre, me guidant pas à pas, vers plus de pouvoirs. Je décidai de suivre ses conseils et pris mon courage à deux mains. Mes débuts en combat furent fluides et agréables, m'adaptant à cette maniabilité avec aisance. Ce fut l'émerveillement, tant de beauté, de fluidité, tant de possibilités ! En ouvrant ma carte, je vis l'ampleur du monde, un monde inconnu, ne demandant qu'à être parcouru, visité, exploré. Ce monde s'ouvrait à moi.
J'arrivai à Vélia, jolie petite ville portuaire, cernée par quelques gobelins et créatures sauvages. Faisant le tour de celle-ci, je m'arrêtai, perdu au milieu de toutes ces activités, ces interactions, ces mécaniques. Je travaillai dur pour apprivoiser ce
gameplay si particulier et j'y parvins avec audace et persévérance.
Après quelques jours, mes camarades et moi fondions une
guilde, symbole de notre futur entreprise de mercenariat. De ce fait, il nous fallait un QG afin de recevoir les futurs clients. Nous visitâmes Calphéon et décidâmes de nous y installer. Et c'est à ce moment là que tout bascula.
Nous nous aperçûmes, horrifiés, que nous ne pouvions pas nous échanger d'objets que nous avions en notre possession, et là, tout devint sombre : Comment une guilde de mercenaires peut se faire payer s'il est impossible d'échanger de l'argent ? Comment une guilde peut se considérer comme une guilde sans possibilités d'aider ses membres ? Tous nos projets tombèrent à l'eau. Mais ne me laissant pas abattre, je décidai de poursuivre mon périple plus loin. Beaucoup plus loin.
Plus le temps passa et plus je me rendais compte que cette beauté était bien fade lorsqu'on la parcoure, la majorité du temps, seul. Je m'accrochai donc au combat, ce gameplay si particulier, si dynamique qui réduisait la lassitude du farm. Plus je montais en
niveau et plus les combats devenaient stratégiques et dynamiques. Hélas, l'impossibilité de pouvoir aggro plus de huit mobs en même temps, rendait le farm beaucoup moins grisant qu'un Hack'n Slash. Combiné aux système de
connaissances de mobs qui alloue une note aléatoire lorsqu'on obtient la connaissance (de C à S) et qui augmente les dégâts, la résistance et les loots sur ce type de mobs suivant cette note. Cerise sur le gâteau, il faut retourner voir un membre de l'académie de Calphéon pour oublier cette connaissance et retenter notre chance avec la roue du karma.
Décidément, nous tombions de haut, déception après déception, nous commencions à comprendre la supercherie dont nous avions été le pantin. Ce monde si dense, si beau, si accueillant n'était pas si grand que ça. Les trois quarts de la carte était inaccessible et nous avions déjà exploré tous ce qui pouvait l'être. Une supercherie qui brisa mon âme d'explorateur. Et ce fût la descente aux enfers. Le manque de personnalisation (aussi bien esthétique que performante) et les prix exorbitants de la boutique nous rappelèrent que le jeu était avant tout un produit commercial, rien de plus.
Mon aventure s'arrêta là, avec mes rêves brisés et mes larmes séchées. Tant de potentiel gâché, tant d'espoirs piétinés. Il ne me reste qu'un goût amer dans la bouche et une boule au ventre.
Points positifs :
- Très beau
- Monde cohérent et très immersif
- Animations léchées
- Système de combat dynamique
- Beaucoup de choses à faire
- Sans abonnement
- Bon équilibre entre farm et quêtes (sauf HL)
- Système d'artisanat complet
- Pas de
TP
- Les chevaux (aussi bien l'élevage que la monture)
- La physique des boobs
Point Négatifs :
- Beaucoup trop de
clipping
- L'autorun, très pratique au début mais on se rend vite compte que finalement, c'est comme une TP mais avec un temps de chargement très long
- L'exploration au second plan, 70 % de la
map est inaccessible
- Aucune liberté d'échange (hormis l'HV) ce qui rend le concept même de Sandbox désuet (pas de mercenariat ou de
RP marchand, pas de full loot en
PvP, pas de coffre de guilde)
- Aucune liberté pour le joueur concernant les cours du marché (prix de l'hôtel des ventes réduit à une fourchette, impossibilité de mettre ses propres prix)
- Aucune liberté d'équipement (un seul type d'armure et d'armes pour TOUTES les
classes)
- Aucune liberté de choix concernant le sexe de son personnage
- Aucune liberté d'esthétique (hormis les costumes au Cash Shop pour un prix exorbitant, soit entre 25 et 30 euros le costume)
- Très (trop ? ) assisté par moment (confère plus haut) et pas assez par d'autres
- Très peu d'activité en groupe
- PK trop pénalisant et complètement inutile
- PvP trop brouillon
- GvG inintéressant (à l'heure actuelle)
- Pas de sainte trinité (ce qui n'est pas vraiment un problème en soi si le jeu n'avait pas remplacé ça par un
spam potion avec 5sec de CD)
- Système de notations aléatoires des connaissances de monstres totalement débile
- Cash Shop hors de prix
- Présence des
Gold Sellers malgré l'interdiction d'échange
- Trop orienté
solo
- Possibilité d'aggro seulement huit mobs en même temps
- Pousse à l'
afk
- Contenu amputé
En conclusion, je suis passé de joie à déception en permanence en jouant à BDO, découvrant petit à petit des mécaniques de jeu douteuses, des décisions marketing laborieuses et du contenu HL inexistant. Le jeu avait un potentiel énorme qui a été charcuté dans tous les sens prostituant sa liberté au profit d'une dictature utopique, perdant dans la foulée sa dénomination Sandbox.