Critiques d'Agahnon

  • 23/09/2013
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    3 personnes sur 3 ont trouvé cette critique utile.
    Dans le registre du beat'em all, Foul Play mise sur le spectacle. L'originalité du titre de Mediatonic est de faire monter le joueur, seul ou en binôme, sur les planches d'un spectacle dont il est la vedette. Les monstres sont des figurants costumés, les décors se montent et se démontent avec le technicien à l'oeuvre tandis que les acclamations du public, mesurées avec un applaudimètre, font figure de barre de vie. L'histoire fantasque du Baron Dashforth va ainsi se poursuivre durant cinq scènes durant l'époque Victorienne.

    Visuellement en 2D, le jeu évolue avec un défilement horizontal avec la possibilité de se déplacer dans la profondeur. Résolument plat, on retiendra la patte graphique cartoon que l'on aimera ou non. Les petits détails vont néanmoins lui donner un certain cachet, comme la canne pour récupérer les monstres figurants une fois vaincus ou les éléments des décors qui nous attaquent, portés par des accessoiristes vêtus de noir.

    Le gameplay de Foul Play repose sur les enchainements de coups ou combos à réaliser pour retenir l'attention des spectateurs. La scène parfaite consiste à achever tous les ennemis avec un enchainement continu, sans encaisser de coup. Il faudra donc user de l'esquive et du blocage, bien aidé par l'indication visuelle au-dessus de l'ennemi préfigurant de l'attaque. Plus le combo est important, plus la salle sera chauffée et enthousiaste, entrainant crescendo des lancés de chapeau et des acclamations, pour contribuer à une ambiance sonore travaillée.

    Pourtant, c'est plutôt des tomates que l'on aimerait lancer. L'action est bien trop décomposée, empêchant de s'emballer comme on peut l'attendre d'un beat'em all. D'une lenteur effroyable, tant dans le maniement du personnage que l'enchainement de l'action, on a l'impression d'être piégé dans un spectacle qui n'en finira jamais. Sans impression de puissance ou de punch, ce qui est le comble d'un beat'em all, poursuivre l'aventure peut relever du calvaire, sentiment néanmoins atténué en coopératif avec un autre joueur. La facilité du titre est elle aussi déconcertante et cela demandera beaucoup d'efforts pour perdre une partie. On peut chercher un peu de difficulté du coté des défis à remplir, pour un jeu que l'on termine en environ trois heures, sans vraiment l'envie de recommencer.

    En guise de conclusion, il faut considérer Foul Play comme un spectacle unique. La mise en scène est correcte mais l'action n'est pas au rendez-vous, transformant la représentation en une longue et douloureuse aventure vidéoludique.
    3 personnes ont trouvé cette critique utile.
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