La Lettre de JeuxOnLine - Juillet 2017

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Chaque année au mois de juin, l’E3 s’impose comme l’un des rendez-vous incontournables de l’industrie occidentale du jeu vidéo, au cours duquel les principaux acteurs du secteur rivalisent (médiatiquement), à grands coups d’annonces et de révélations plus ou moins fracassantes dans le cadre de leur conférence respective, pour imposer leur catalogue à venir à plus ou moins long terme. Si l’exercice imposé peut parfois paraitre un peu vain à l’heure d’Internet, de la communication perpétuelle et du streaming, le salon est néanmoins l’occasion d’identifier quelques-unes des grandes tendances qui intéressent l’industrie du jeu.
On le sait, l’E3 est d’abord le salon des grands éditeurs et des grands constructeurs (ce sont les adhérents de l’ESA, le syndicat américain de l’industrie du jeu et organisateur du salon) : historiquement, le salon laisse donc la part belle aux nouvelles technologies (notamment, les nouvelles générations de consoles, la réalité virtuelle ou la réalité augmentée) qui encouragent au renouvellement du matériel vidéo ludique afin de porter l’économie du secteur (qu’on sait très cyclique). Cette édition 2017 n’a pas dérogé à la règle, forte d’une industrie présentant les évolutions technologiques de ces nouvelles consoles (une Xbox One X répondant à une PlayStation 4 Pro) et promettant surtout des graphismes plus fins et des affichages de meilleures résolutions -- le maître-mot de cet E3 2017 semble avoir été « 4K ».

Mais l’E3, c’est aussi la promesse de nombreux nouveaux jeux, qui définissent les grandes tendances du secteur en matière de game design. Qu’en est-il cette année ? La liste des blockbusters vidéo ludiques ayant fait le plus parler dans la foulée de l’E3 2017 livre sans doute quelques indices : Assassin’s Creed Origins, le nouvel opus de la licence phare d’Ubisoft plongeant le joueur dans un vaste univers ouvert et vivant (qui évolue en fonction de l’heure du jour et de la nuit par exemple) ; Anthem, la nouvelle licence de Bioware qui mise sur l’immersion de petits groupes de joueurs dans un gigantesque univers ouvert (le plus grand conçu par Bioware à ce jour, nous dit-on) ; Star Wars Battlefront 2, la suite du premier opus qui vante les atouts de son mode multijoueur et là encore l’immersion dans un univers (grâce à une licence de poids) ; ou encore Destiny 2, qui reprend les codes et le gameplay du premier épisode pour plonger les joueurs dans un « monde partagé » (essentiellement avec ses proches). Même tendance parmi les jeux ayant eu une couverture médiatique moindre mais ayant manifestement tapé dans l’oeil des observateurs du secteur (notamment Sea of Thieves, considéré comme l’un des « jeux les plus funs » du salon, ou Skull and Bones, la nouvelle licence de jeu de pirates d’Ubisoft qui pique manifestement déjà la curiosité des joueurs).

Si l’E3 n’a jamais laissé une grande place aux MMO (notamment parce que le salon s’est longtemps focalisé sur le jeu console et que ce n’est évidemment pas la plateforme de prédilection du jeu massivement multijoueur), on constate néanmoins que quelques-unes des composantes notables du MMO ressurgissent au sein des blockbusters à venir prochainement -- on pense notamment à ces vastes mondes ouverts et évolutifs, reposant sur un certain sens de l’immersion et de l’exploration, à des composantes sociales fortes, voire une certaine idée du multijoueur, même si elles sont maintenant davantage articulées autour de petits groupes d’amis (et moins autour des rencontres aléatoires d’antan).
Anthem en est sans doute l’exemple le plus significatif. Derechef, le jeu est présenté comme un « service » (c’est-à-dire ne reposant pas sur un produit sur une exploitation pérenne dans le temps) et doit s’inscrire dans le long terme (un accord d’exploitation de dix ans, selon le développeur). Dans ce contexte, le titre plonge le joueur dans un monde de science-fantasy (vivant et évolutif, partagé et gigantesque, plus vaste que celui de Mass Effect: Andromeda et affichant une flore particulièrement dense), peuplé de créatures colossales et hostiles que les joueurs seront notamment amenés à traquer pour protéger la civilisation. En terme de gameplay, ce monde sauvage doit notamment servir de cadre à des mécaniques d’exploration (une composante forte du gameplay, qui permet de gagner de l’expérience quand on découvre une nouvelle zone terrestre ou sous-marine), afin notamment de pouvoir récolter des ressources qui serviront à alimenter l’artisanat, le tout dans un monde partagé avec d’autres joueurs (le titre se joue en petit comité, dans le cadre de missions pour quatre joueurs).
Si officiellement Anthem ne prend pas la forme d’un MMO au sens strict du terme (quand bien même son équipe de développement est composée d’anciens membres de l’équipe de développement de Star Wars The Old Republic), il en reprend néanmoins quelques composantes et affiche des allures de « MMO light », un peu comme peut l’être la licence Destiny, voire The Division. Et si à une autre époque, SWTOR était bien qualifié de MMO mais considéré comme atypique dans son genre du fait de sa scénarisation et de son gameplay destiné à de petits comités de joueurs ; Anthem n’est pas qualifié de MMO mais reprend les mêmes codes que son ainé et s’appuie au moins partiellement sur la même équipe. Et peut-être faut-il y voir l’une des évolutions naturelles du « MMO AAA » qui ne dit pas son nom mais propose des expériences de jeu similaires.

Le rêve, les paillettes et les graphismes de folie : check. L’E3 2017 a tenu toutes ses promesses. Si vous avez manqué un épisode (ou que vous avez quitté JOL pendant quelques jours à cause du spam de vidéos), voici un petit résumé de cet évènement.

Coming Soon
C’est LA tendance de ce salon : la grande majorité des jeux présentés lors des conférences sortiront tout bientôt. Bethesda en a été l’incarnation, avec une conférence dont tous les jeux présentés sortent en 2017. Les autres éditeurs ont suivi cette voie. Au total, sur les 126 jeux et DLC présents lors des sept conférences de presse qui ont eu lieu cette année, 83 sont prévus pour cette année, 31 pour 2018 et 12 seulement n’ont pas de date annoncée. Un sacré changement par rapport aux années précédentes !

Conséquence de ce choix, certaines conférences ont pu paraître moins palpitantes. C’est particulièrement vrai concernant Sony qui, en-dehors de jeux destinés au PlayStation VR, s’est contenté d’évoquer à nouveau des titres déjà connus. Microsoft a également été très discret concernant ses futurs AAA, remplissant sa conférence avec des jeux indépendants qui sont des exclusivités console temporaires de la Xbox One. Cela donne donc un E3 pauvre en surprise (hors Ubisoft, dont nous reparlerons), mais cela promet beaucoup pour les prochaines éditions.

La guerre des consoles : le retour
L’E3 2017 a certainement rassuré les associations s’opposant aux monopoles. En effet, tous les constructeurs se sont montrés à leur avantage durant le salon, avec des offres très diversifiés. Microsoft propose avec la Xbox One X la console la plus puissante jamais commercialisée. L’entreprise promet du 4k natif et 60 images par seconde pour une bonne partie des jeux de son catalogue, ce qui constitue un changement important pour l’écosystème console.

Nintendo ne possède qu’un soutien très faible de la part des éditeurs tiers, l’improbable cross-over entre Mario et les lapins crétins étant l’exception qui confirme la règle, mais son Spotlight était l’occasion parfaite de rassurer les acheteurs de Switch : pendant que la 3DS n’a droit qu’à des remakes et à des projets à faible coût, la Switch recevra, à terme, toutes les licences majeures du constructeur. Un nouveau Pokémon, un Yoshi, un Kirby et Metroid Prime 4 sont en développement. On sait encore peu de choses sur ces jeux (surtout le premier et le dernier), mais ces informations apportent une partie des garanties que certains attendaient pour se ruer sur la console hybride.

Enfin, Sony s’est reposé sur ses forces : le nombre impressionnant d’exclusivités et de deals marketings sur les jeux à venir. La PlayStation 4 se présente comme le modèle grand public par excellence, alliant un grand catalogue de jeux (grâce à un soutien important des tiers) à un prix beaucoup plus attractif que celui de la Xbox One X. Cette fois, pas de Shenmue 3, de Final Fantasy VII Remake ou de Death Stranding : une majorité de jeux arrivant bientôt, avec en point d’orgue le prochain God of War, prévu pour début 2018.

Ubisoft win, fatality
Pour une fois, la conférence de presse la plus marquante n’est pas celle d’un constructeur, mais celle d’un éditeur : selon une majorité d’observateurs, c’est la conférence Ubisoft qui a été la plus pertinente. L’éditeur a annoncé de nouveaux jeux, dont le très attendu Beyond Good and Evil 2, et a dévoilé plus en détail ses jeux prévus pour cette année fiscale. Personnellement, c’est surtout le prochain jeu de l’équipe à l’origine d’Assassin’s Creed IV : Black Flag que je retiens, Skull & Bones ! Les phases en bateau constituaient le gros point fort du jeu, donc ce nouveau titre affranchit des phases terrestres inintéressantes promet beaucoup.

Mini produit, mini stock, maxi profit
Si l’E3 a l’habitude de tout vampiriser, une autre annonce retentissante a été faite une semaine après : la Super NES mini, version réduite de la deuxième console de Nintendo, sortira le 29 septembre partout dans le monde. Si les stocks devraient être deux fois plus importants que pour la NES mini, cette console rétro ne sera vendue qu’en 2017, ce qui en fait déjà un produit collector et incite de nombreuses personnes à se ruer dessus, épuisant les précommandes des différents revendeurs dès qu’elles ouvrent. Ce timing, ainsi qu’une réponse lors du dernier Q/A de Nintendo, permet d’anticiper l’avenir : verra-t-on une console rétro de Nintendo pour chaque fin d’année ? Cela semble probable, avec normalement la Gameboy comme prochaine console.


Tests, tests, tests !
Dix tests ont été publiés ce mois-ci :
- Little Nightmares par Dunta.
- The Silver Case par Myrhdin.
- Fire Emblem Echoes : Shadows of Valentia par Alandring.
- Walkerman par Chantelune.
- RiME par Thana Khan.
- Dirt 4 par Hachim0n.
- Utawarerumono : Mask of Deception par Sance.
- Mirage : Arcane Warfare par Alandring.
- Tekken 7 par Glaystal.
- Jump Stars par Alandring.

Cela vous intéresse ? De nouveaux jeux sont très régulièrement proposés sur le fil dédié.

• A la recherche d'une place forte - histoire du Mordor, terre sous le joug du seigneur ténébreux
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