Le MMO « free to play » en Europe

Comme ailleurs dans le monde, le jeu en ligne « free to play » séduit de plus en plus de joueurs en Europe. En 2007, le marché du jeu en ligne sur le vieux continent a généré un revenu de 1,1 milliards d'euros et le secteur attend un taux de croissance annuel de plus de 30% par an.
Les chiffres de fréquentation des portails de MMO gratuits que nous avons rencontré augmentent régulièrement : le portail alaplaya revendiquait 200 000 joueurs inscrits en mars dernier et a lancé plusieurs nouveaux titres depuis, Gametribe affiche plus de 380 000 joueurs inscrits, le portail gPotato Europe en annonce quelque 1,2 millions (s'appuyant notamment les 10 millions de joueurs du groupe Gala et ses portails américains et japonais)... Mais fidéliser ces joueurs s'avère manifestement être une activité épique.

Une démarche d'autant plus difficile que tous les portails affichent peu ou prou les mêmes stratégies : proposer une offre globale susceptible de répondre aux attentes de tous les profils de joueurs (un jeu Kawaï et accessible, un jeu plus sombre et plus riche, un jeu en ligne de sport, etc.). Les différents portails ne se démarquent manifestement pas spécialement par leur image ou leur contenu. A l'exception peut-être du portail gPotato qui s'interdit un contenu trop violent. Selon Julien Wera, en charge des relations publiques, Gala est un groupe japonais qui « repose sur des valeurs éthiques fortes... il n'y aura donc jamais de FPS sur le portail gPotato, par exemple ».
Et étonnement (ou pas), en France, les mêmes profils de jeu rencontrent des succès ou des échecs sensiblement similaires d'un portail à l'autres. Le coloré Flyff: Fly For Fun apparaît comme le jeu phare du portail européen gPotato, tout comme le mignon et social Dream of Mirror Online (DOMO) séduit une majorité des joueurs du portail Gametribe (une forte population de joueuses de 16-18 ans). Chez l'allemand Burda, qui exploite le portail Alaplaya, les premiers MMO du portail (actuellement en phases de test) mettent en scène les navigateurs rondouillards et colorés de Florensia qui rivalisent avec la licence rose bonbon de Hello Kitty (Sanrioto Town).
Et tant chez gPotato que chez Gametribe, Rappelz et Dekaron, des titres plus sombres et se positionnant sur un segment plus mature, jouent les seconds couteaux respectivement sur chaque portail. Et malgré les mises à jour régulières de part et d'autre : en septembre 2008, Rappelz accueillait l'Epic V « Dragonic Age », la première extension majeure du titre, tout comme Dekaron accueillait l'Action 4 « The Expedition » à la même période et pour une contenu sensiblement similaire. Et peut-être auront-ils d'autant plus de mal à s'imposer tant le secteur est encombré. Il faudra composer prochainement avec Last Chaos et Shaiya de l'américain Aeria Games qui a ouvert ses bureaux européens en Allemagne en août 2008 avec de grandes ambitions pour la France et l'Allemagne ou encore avec l'arrivée de Priston Tales II chez KeyToPlay, le nouveau portail espagnol de MMO « free to play » qui entend manifestement réclamer sa part du gâteau du jeu gratuit en Europe.

Quoiqu'il en soit, selon Fabien Dupontroué (Gametribe), sans doute faut-il chercher les raisons du succès des jeux « Kawaii » dans la popularité du manga en France. Peut-être aussi du côté de la moyenne d'âge des joueurs de MMO « free to play », sans doute sensiblement moins élevée que sur le MMO à abonnement et plus attirés par des titres colorés...

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