Johanna Faries (Call of Duty) succède à Mike Ybarra comme présidente de Blizzard

La semaine dernière, Microsoft procédait à une restructuration de ses divisions « jeux » et en profitait pour licencier 1900 salariés, notamment au sein des effectifs de sa (nouvelle) filiale Blizzard Entertainment. Dans la foulée, Mike Ybarra annonçait son départ, laissant ainsi vacant le poste de président du studio de développement. À qui la délicate mission de lui succéder ? À Johanna Faries, jusqu’à présent directrice de la franchise Call of Duty chez Activision, après avoir chapeauté l’e-sport de la licence pendant quelques années (de 2018 à 2021), et avoir fait ses armes pendant 12 ans au sein de la NFL, la ligue américaine de football. C’est ce qu’annonce le studio en publiant la note qu’elle vient d’adresser aux salariés du groupe.

Quelle stratégie d'avenir pour Blizzard ?

Evidemment, la présidence de Blizzard est lourde de sens : pour bon nombre de salariés de Blizzard (et de joueurs), l’influence d’Activision sur Blizzard n’a pas toujours été très bénéfique. On le sait, Bobby Kotick militait pour que Blizzard adopte un modèle davantage calqué sur celui d’Activision, or la stratégie de Blizzard repose historiquement sur l’exploitation très pérenne d’un petit nombre de jeux là où Activision mise au contraire davantage sur la production d’un grand nombre de jeux, notamment dans le cadre d'opus annuels pour ses principales licences.

La nomination de Johanna Faries à la tête de Blizzard marque-t-elle une victoire définitive de la « doctrine Activision » au sein du studio de développement ? L’avenir le dira, mais Johanna Faries est manifestement consciente de cet enjeu. Dans sa note, elle précise ainsi que sa nomination suscitera sans doute « des réactions, des questionnements, voire des inquiétudes ».

Elle souligne néanmoins que « Activision, Blizzard et King sont des entreprises résolument différentes, avec des jeux, des cultures et des communautés distincts. Il est important de noter que la façon dont Call of Duty répond aux attentes des joueurs diffère souvent des jeux époustouflants de Blizzard : chacun a une expérience de jeu différente, des communautés qui l'entourent et les modèles de réussite requis ». Elle poursuit : « J'en ai discuté avec l'équipe dirigeante de Blizzard et j'aborde ce rôle en étant sensible à ces dynamiques et avec un profond respect pour Blizzard, alors que nous commençons à explorer la possibilité d'amener nos univers vers des sommets encore plus élevés. »
« Je m'engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aider Blizzard à prospérer, en prenant soin de vous et de nos jeux, qui sont tous uniques et spéciaux. Je suis optimiste quant à notre capacité à servir nos communautés de joueurs actuelles et futures, et à amplifier cette passion commune pour l'excellence, la finition et la maîtrise créative qui caractérise l'approche de Blizzard en matière de création de jeux. »

Johanna Faries doit prendre ses fonctions ce 5 février prochain. Elle annonce arriver prochainement à Irvine (au siège de Blizzard) et entend échanger avec les salariés du studio dans le cadre de « rencontres informelles (et totalement optionnelles) » pour « écouter les salariés » de tout le studio.

Au regard des quelques dernières années de Blizzard, marquées par une succession de scandales quant à la culture d’entreprise du studio, des critiques parfois virulentes des joueurs, l’annulation de projets (le Project Odyssey récemment), une valse de présidents et présidentes (Johanna Faries sera la quatrième depuis 2018, après les 30 ans de règne de Mike Morhaime) et surtout une vague de licenciements très significative, on comprend que la nouvelle présidente ne souhaite pas, en plus, se mettre à dos les salariés de Blizzard encore en poste.