Culture d'entreprise toxique : Activision Blizzard transige pour 55 millions de dollars
La culture d'entreprise d'Activision Blizzard était mise en cause par le Département des droits civiques de Californie. Le groupe transige à hauteur de 55 millions pour mettre un terme aux poursuites. Un montant très inférieur aux attentes.
L’actualité économique et juridique d’Activision Blizzard des derniers mois a évidemment été monopolisée par le rachat du groupe par Microsoft. On souvient néanmoins que depuis 2021, Activision Blizzard fait l’objet de multiples poursuites (émanant de plusieurs agences ou juridictions différentes), du fait d’une culture d’entreprise jugée toxique. Nouvel épisode de la saga : Activision Blizzard transige à hauteur de 54,9 millions de dollars pour mettre un terme aux poursuites initiées par le Département des droits civiques de Californie – qui enquêtait notamment sur les cas de harcèlements sexuels et de discrimination basée sur le genre au sein du groupe (notamment les disparités de salaires entre les salariées du groupe et leurs homologues masculins), et qui aurait été ignorés par la direction du studio.
Une transaction pour mettre un terme aux poursuites
Conformément à la législation américaine, suite à l’accord, le Département des droits civiques déposera une nouvelle « plainte modifiée » supprimant notamment les références aux accusations de « discrimination salariale en raison du sexe et de harcèlement », qui devra être validée par un juge. En contrepartie, Activision Blizzard versera donc la somme de 54,9 millions de dollars principalement pour abonder le fond de compensation pour les travailleurs (de l'ordre de 45 millions), alors que le reliquat reviendra à des organismes chargés notamment de la protection des salariés ou de promouvoir la place des femmes dans l’industrie du jeu vidéo. Les employées d’Activision Blizzard en poste entre octobre 2015 et fin 2020 pourront également prétendre à une indemnisation.
Dans le cadre d’un communiqué adressé à Kotaku, le groupe souligne également que l’accord implique la reconnaissance par le Département des droits civiques « qu’aucun tribunal ni enquête indépendante n'a corroboré les allégations selon lesquelles il y aurait eu du harcèlement sexuel systémique ou généralisé chez Activision Blizzard ». Et pour cause, l’enquête de l’Equal Employment Opportunity Commission a elle-même fait l’objet d’une transaction en 2021.
Un montant moins élevé qu'initialement envisagé
Selon le Wall Street Journal qui lève le voile sur les coulisses de la transaction sur la base des documents produits devant les tribunaux, « l’Etat en 2021 évaluait la responsabilité d’Activision à presque un milliard de dollars pour les 2500 salariés susceptibles d’agir contre la société ». Toujours selon le Wall Street Journal qui rapporte les propos de sources anonymes proches du dossier, les agences tablaient initialement sur « une transaction portant sur un montant bien supérieur à celui de l’accord négocié avec Riot Games cette année ». On se souvient que la transaction de Riot Games s’élevait à 100 millions. Autant dire qu’avec son accord à moins de 55 millions, Activision Blizzard s’en sort bien.
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