Les testeurs de Raven Software votent la création d'un syndicat chez Activision Blizzard
Après plusieurs mois de luttes et malgré l'hostilité d'Activision Blizzard, les testeurs du département QA de Raven Software ont voté en faveur de la création d'un syndicat – le premier dans l'industrie américaine du jeu vidéo.
Depuis maintenant plusieurs mois, les testeurs du département d’assurance qualité (QA) du studio Raven Software (une filiale d’Activision Blizzard) sont en conflit avec leur direction et militent pour la création d’un syndicat susceptible de défendre leurs droits (on l'évoquait). Après plusieurs mois de luttes et malgré l’hostilité d’Activision Blizzard à l’égard du projet, les testeurs de Raven Software ont finalement voté favorablement pour la création d’un syndicat (à 19 voix contre 3) et leur vote a été validé par le National Labor Relations Board américain. La Game Workers Alliance (c'est le nom du syndicat) apparait comme le premier syndicat significatif créé dans l’industrie américaine du jeu vidéo.
Et le vote a été obtenu de haute lutte. On se souvient qu’en décembre dernier, douze testeurs de Raven Software avaient été licenciés brutalement. La trentaine de salariés du département QA avaient alors fait circuler une pétition pour dénoncer cette « restructuration » et militer pour la création du fameux syndicat.
L’initiative était manifestement peu appréciée par la direction de Raven Software et d’Activision Blizzard, au point de multiplier les actions pour entraver la création du syndicat. Le département QA de Raven Software a d’abord été démantelé, de sorte de répartir les testeurs au sein des autres départements du studio (officiellement pour mettre en œuvre une nouvelle façon de procéder aux tests des jeux du studio, officieusement pour séparer les salariés susceptibles de s’organiser au sein d’un syndicat). Le studio a ensuite initié une campagne « d’information » auprès de ses salariés soulignant que la création d’un syndicat nuirait à la compétitivité du studio et donc au niveau de rémunération et de primes des salariés (et on se souvient qu'Activision Blizzard a titularisé plus de 1100 testeurs au sein du groupe et revalorisé leur salaire, mais pas ceux de Raven). Le National Labor Relations Board a également dénoncé « les menaces illégales » de la direction à l’encontre des partisans de la syndicalisation du studio – des accusations que Jessica Taylor, porte-parole d’Activision Blizzard, dément dans les colonnes du Washington Post.
Malgré les embuches, 22 des 29 salariés du département QA de Raven Software ont néanmoins participé au suffrage et au terme d’un dépouillement organisé par le National Labor Relations Board, 19 voix contre trois ont été exprimées en faveur de la création du syndicat. Par voie de communiqué, Activision Blizzard prend acte du résultat et affirme « respecter et croire dans le droit de tous les employés de décider s’il convient ou non de se syndiquer », mais indique néanmoins aussi « croire qu’une importante décision qui va avoir des conséquences pour tout le studio Raven Software et ses quelque 350 salariés ne devrait pas être prise par 19 employés de Raven ». Et de conclure : « nous sommes mobilisé pour faire ce qui est le mieux pour le studio et ses salariés ».
Parallèlement, les premiers représentants de la nouvellement créée Game Workers Alliance chez Raven se disent déterminés à commencer à négocier avec la direction et espère que leur exemple inspirera les salariés de nombreux autres studios de l’industrie du jeu vidéo aux Etats-Unis.
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