Netflix poursuivi par Activision pour avoir débauché son directeur financier
En 2019, Activision licenciait son directeur financier Spencer Neumann pour « violation de ses obligations envers la société » et il rejoignait alors Netflix. Activision engage aujourd'hui des poursuites contre Netflix pour avoir débauché l'intéressé.
On se souvient que début 2019, le groupe Activision Blizzard annonçait le licenciement de son directeur financier Spencer Neumann et évoquait alors une « violation de ses obligations légales envers la société » – Spencer Neumann était alors pressenti pour rejoindre les rangs de Netflix et effectivement, la plateforme de SVOD en fera son nouveau directeur financier.
L’affaire connait un nouveau rebondissement aujourd’hui, rapporté par Hollywood Reporter : le même Activision engage des poursuites contre Netflix, arguant que la plateforme a débauché indûment le directeur financier et que ce « braconnage de talents » serait une pratique institutionnalisée chez Netflix (la plateforme a déjà subi des poursuites similaires de la Fox et de Viacom).
Concrètement, début 2019 et seulement 18 mois après son arrivée chez Activsion, Spencer Neumann aurait été approché par Netflix dans l’optique de le débaucher. Or le contrat de Spencer Neumann le liait à Activision au moins jusqu’au 30 avril 2020 et non seulement Netflix en aurait été informé, mais aurait aussi proposé à l’intéressé de prendre en charge les éventuels frais juridique que pouvait engendrer cette rupture de contrat.
D’après Activision, débaucher les talents de grands groupes serait donc une pratique courante et assumée de Netflix (menée en conscience par le premier cercle du studio), en violation avec les principes contractuels acceptés par les intéressés et en contradiction avec l’éthique. Activision y voit une ingérence intentionnelle dans les relations contractuelles qu’elle entretenait avec Spencer Neumann, des pratiques de concurrence déloyale et de complicité de violation de l'obligation fiduciaire de l'ancien directeur. En conséquence, le groupe réclame des dommages-intérêts ainsi qu'une injonction permanente qui interdirait à Netflix de démarcher ses salariés sous contrat.
À ce stade, Netflix n’a pas encore répondu aux arguments d’Activision, mais pour mémoire, le départ de Spencer Neumann (la justice américaine devra déterminer s’il a été indument démarché par Netflix, avant d’être licencié par Activision Blizzard) se déroulait pendant une période délétère pour Activision – le groupe procédait à une profonde « restructuration » et à des licenciements massifs, son cours de bourse était au plus bas et ses cadres démissionnaient tous les uns après les autres.
Et si aujourd’hui, les poursuites d’Activision font suite à celles de la Fox qui vient de remporter ses propres poursuites contre Netflix sur le même sujet, on se souvient aussi que des rumeurs persistantes évoqu(ai)ent une adaptation de la licence Diablo sous forme de série d’animation, précisément en vue d’une diffusion sur Netflix. On ignore dans quelle mesure cette affaire peut obérer ce projet de série – et dans quelle mesure ce projet de série entre Activision et Netflix impliquait Spencer Neumann.
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