En 2012, Greed Monger se finançait auprès des joueurs sur KickStarter et après des années de développement, en mai dernier, le projet était abandonné. Aujourd'hui, le principal artisan de Greed Monger relance le projet et les joueurs se montrent sceptiques.
Le financement participatif a permis de concrétiser nombre de projets qui n'auraient sans doute jamais vu le jour sans l'aide pécuniaire des joueurs. On sait néanmoins aussi qu'une contribution financière est un acte de soutien (et rien de plus) et que même financé, un « projet » ne devient pas forcément un « bon jeu », ni même un « jeu jouable ».
C'était le cas notamment du (bien nommé ?) Greed Monger, ce MMO sandbox devant être distribué « free-to-play » et au gameplay laissant la part belle au commerce entre joueurs -- basé sur l'achat de terrains et de bâtiments virtuels contre de vrais dollars, afin d'en faire des boutiques à valoriser pour les revendre à d'autres joueurs avec une plus-value. Malgré (ou grâce à) un modèle économique atypique, en 2012, le développeur initiait une campagne sur Kickstarter avec l'espoir de lever 30 000 dollars et en obtenait 90 000. Las, après des promesses d'alpha-test en 2013 et deux ans de développement chaotique, le projet était abandonné en avril 2015 faute d'équipe de développement.
Greed Monger restait alors dans les mémoires comme un exemple de projets ratés sur KickStarter : certains joueurs dénonçaient alors une campagne construite sur la base d'images et vidéos non représentatives de la version réelle du jeu et même certains développeurs (notamment Black Eyes Games, à l'origine de Gloria Victis) dénonçaient la mauvaise image véhiculée par le projet, retombant sur tous les projets indépendants qui espéraient obtenir le soutien (financier) des joueurs.
Et aujourd'hui, malgré les déboires du projet depuis des années, Greed Monger est officiellement ressuscité par James E. Proctor (à l'origine du projet dès 2012), qui l'annonce sur un nouveau blog officiel. Le développement doit reprendre (et aurait été relancé dès septembre dernier), une démo solo doit également être distribuée aux contributeurs en attendant l'ouverture des serveurs du MMO.
Un certain scepticisme accompagne évidemment cette résurrection -- et si les mauvaises langues (réalistes ?) y voient une nouvelle tentative de lever des fonds auprès des joueurs, les autres s'interrogent sur les motivations de James Proctor. Et il s'explique dans les commentaires de MassivelyOP.
Et bien, je n'ai rien à perdre. Tant que Greed Monger restera inachevé, il y aura toujours quelqu'un pour stigmatiser le moindre projet auquel je pourrais participer à l'avenir. Donc si je ne termine pas GM, je n'ai pas la moindre chance de percer comme développeur de jeu. Le seul espoir que j'aie de blanchir mon nom et d'avoir un avenir dans l'industrie du jeu consiste à finir GM et d'honorer les promesses faites aux contributeurs sur KickStarter. Je veux aussi terminer ce que j'ai commencé et donner à la communauté ce qu'elle attend de nous depuis des années.
Reste à déterminer si les contributeurs seront sensibles à l'effort et s'ils répondront (de nouveau) présents sur cette nouvelle mouture du jeu.
Réactions (6)
Afficher sur le forumPas de compte JeuxOnLine ?
Créer un compte