John Smedley finalement lassé du free-to-play
En Occident, John Smedley a été l'un des premiers à prophétiser l'avènement du « tout free-to-play ». Il se dit néanmoins aujourd'hui lassé des problématiques de micro-transactions qui parasitent le gameplay. Ses prochains projets seront donc « 100% buy-to-play », sans micro-transactions.
Depuis maintenant plus de vingt ans, John Smedley s'impose comme une figure de l'industrie du jeu en ligne et du MMO -- notamment après être longtemps resté à la tête de Sony Online puis de Daybreak Games (où il a été à l'origine des séries EverQuest et PlanetSide, entre autres), avant d'en claquer la porte violemment pour créer son propre studio de développement (dont on ne connait pas encore le nom).
Et si John Smedley est connu pour ses emportements, il affiche aussi une longue expérience et démontre manifestement un certain flair pour renifler les tendances à venir du secteur -- outre qu'il a été l'un des pionniers du MMO en Occident, on se souvient notamment qu'il a prophétisé, très tôt, l'émergence du MMO free-to-play (et tout le catalogue de Sony Online adoptait alors ce « nouveau » modèle) à une époque tous ou presque misaient encore sur l'abonnement.
Petit revirement aujourd'hui : John Smedley en a assez du free-to-play et des micro-transactions. Les jeux de son nouveau studio seront donc « 100% buy-to-play avec zéro micro-transaction » de sorte que les joueurs aient derechef accès à l'intégralité du contenu sans avoir à se poser de questions financières : « notre société ne fera pas de jeux avec des micro-transactions » et le premier titre du studio sera juste vendu 20$. C'est ce qu'il explique sur Twitter.
« Je suis fatigué d'avoir des discussions avec les joueurs à propos d'argent. Je veux me consacrer à 100% au jeu et au game design. La vie est trop courte pour perdre du temps à palabrer sur des questions de monétisation. J'en ai fini avec ça. J'en ai fini avec le fait d'intégrer des fonctionnalités dans un jeu et qu'on s'interroge pour savoir si elles ont été intégrées pour contribuer à monétiser le jeu ou pour le rendre plus amusant.
Je crois toujours que le free-to-play est un modèle intéressant, mais pour les raisons évoquées plus haut, nous prenons une direction différente.
Le free-to-play est un business difficile, mais c'est bien plus difficile encore que vous ne le pensez pour les développeurs de jeu. Absolument personne ne veut travailler sur les questions de monétisations. Bien trop de gens non directement liés aux questions de développement ont bien trop à dire à propos de la dimension "monétisation" des jeux et finalement, c'est de la merde. Donc quand nous lancerons notre jeu, vous pourrez jouer pour 20$ ou passer votre chemin. L'option est bien plus simple.
C'est 100% en adéquation avec les valeurs que nous souhaitons véhiculer avec notre société : profondeur, interactivité et convivialité entre joueurs. »
On prend donc bonne note de la philosophie du nouveau studio de John Smedley... en attendant d'en apprendre un peu plus sur ses projets à venir. Car à cette heure, on ignore tout ou presque de son prochain titre : on a simplement noté que John Smedley relayait ponctuellement des dessins conceptuels tantôt d'elfes, tantôt de nains (mais sans assurance qu'ils soient liés à son jeu).
On sait néanmoins que le CEO s'est récemment attaché les services de Dave Mark et de son équipe, spécialistes reconnus des technologies d'intelligence artificielle et de gameplay émergeant, travaillant notamment sur les intelligences artificielles qui réagissent de façon autonome et s'adaptent aux actions des joueurs, et sur les mécaniques de jeu basées sur les interactions entre joueurs. On est curieux d'en apprendre davantage.
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