Optimisation fiscale : quand Activision Blizzard ne paie presque pas d'impôts
Activision Blizzard, premier éditeur de jeux vidéo en Occident générant plus de 4,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires par an, ne paie presque pas d'impôts. Le groupe est manifestement passé maître en matière d'optimisation fiscale.
En période de crise, l'activité économique ralentit et mécaniquement, les recettes fiscales des Etats déclinent, au risque de paralyser leur capacité d'action. On constate néanmoins aussi parfois que certains grands groupes restent fleurissants malgré une conjoncture difficile, dégagent des bénéfices toujours colossaux... mais tout à fait légalement, par un jeu d'optimisation fiscale, ne s'acquittent pas pour autant de l'impôt et contribuent donc peu au financement de la collectivité.
Si l'on en croit BFMTV, c'est le cas d'Activision Blizzard, premier éditeur occidental de jeux vidéo (de Call of Duty à World of Warcraft) mais dont la plupart des bénéfices échappent à l'impôt pour être placés au Bermudes (selon BFM, en 2012, le groupe n'aurait « payé que 38 millions de dollars d'impôts hors des États-Unis, soit seulement 4,8% de ses bénéfices » là où le taux d'imposition des sociétés en Europe oscille entre 15% et 35% selon les pays).
Le tout alors que l'ensemble du groupe Activision Blizzard totalise un chiffre d'affaires annuel de plus de 4,8 milliards de dollars et revendiquait l'année dernière des résultats records historiques.
Pour réduire son imposition, Activision Blizzard optimiserait sa fiscalité (comme la plupart des grands groupes internationaux de Google à Amazon), très largement articulée autour de paradis fiscaux - le groupe compte sept filiales aux Bermudes, mais aussi au Delaware, réputé pour sa fiscalité avantageuse aux États-Unis, ou au Luxembourg - et exploite « les failles de la fiscalité européenne ».
Plus concrètement, par divers jeux d'écriture, le groupe réalise des bénéfices dans les pays où la fiscalité est avantageuse, voire inexistante, et des pertes là où l'imposition est la plus lourde. Un montage qui profite peu à la France, par exemple, puisque les deux filiales du groupe dans l'Hexagone, Activision Blizzard France SAS à Levallois Perret et Blizzard Entertainment SAS à Versailles, n'y paieraient presque pas d'impôt (64 609 euros en 2011 selon BFM pour la première), voire profiteraient de crédits d'impôts du fisc pour la seconde.
Si le groupe brasse des revenus colossaux et revendique régulièrement des résultats records, les comptes publics des pays où Activision réalisent ses activités en profitent manifestement peu. L'enquête détaillée de BFM est à lire à cette adresse.
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