Le « free-to-play », trop souvent un simple slogan marketing vide de sens

Le free-to-play est souvent mis en avant, mais se révèle parfois vide de sens. David Brevik revendique une vraie gratuité pour Marvel Heroes et s'attache à en définir la forme (un vrai MMO, avec un vrai gameplay, sans se limiter à exploiter une licence).

Iron Man, Captain America

C'est une évidence, le jeu free-to-play (censément distribué au moins partiellement gratuitement) connait aujourd'hui un certain engouement, tant auprès des joueurs que des exploitants de jeux. Pour autant, et c'est tout aussi évident, bien des jeux en ligne dits « gratuits » se révèlent plus chers à l'usage que leurs homologues « payants » (financés par un abonnement mensuel fixe).
C'est ce que dénonce David Brevik, à l'origine du MMO d'action Marvel Heroes (qu'il présente comme « la rencontre de Diablo et de Marvel sous stéroïde »).

« La notion de free-to-play n'est pas simplement en vogue, elle est aujourd'hui génératrice de confusion. Tout le monde dit que son jeu est "jouable gratuitement" [free-to-play], mais la plupart ne le sont pas et seul un petit pourcentage de jeux F2P ont une réelle approche de la gratuité. Du point de vue du consommateur, il est difficile de comprendre ce qui est réellement gratuit et ce qui ne l'est pas. Le "free-to-play" est aujourd'hui plus un terme marketing pour faire le buzz et il est difficile de s'y retrouver. »

Évidemment, David Brevik prêche pour sa paroisse et présente Marvel Heroes comme un titre réellement distribué gratuitement, affirmant que le jeu a été conçu « dès l'origine comme un jeu free-to-play, c'est-à-dire jouable réellement sans avoir à payer, pas "un petit peu gratuit" mais réellement gratuit ». Et le tout sans obérer sa qualité, puisque le développeur revendique un statut de « titre triple-A, avec un gameplay profond et des graphismes à l'avenant générés avec l'Unreal Engine ».
Des paroles, comme tous ses homologues ? « La seule chose que nous avons réellement à faire à ce stade est de prouver ce que nous avançons » pour se distinguer de la concurrence.

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Scarlet Witch, Iron Man

Au rang des idées reçues à démonter, David Brevik évoque aussi la forme et le contenu de Marvel Heroes. Faut-il y voir un simple jeu à licence comme il en existe beaucoup ? « Les comics books, ce sont des histoires et de l'art ; un jeu, c'est du gameplay ». Dès lors le développeur concède « prendre des libertés avec la licence originale » (même si l'auteur Brian Michael Bendis est partie intégrante au projet) notamment pour garantir un bon gameplay. Car selon le développeur, un bon gameplay pose les bases d'un « jeu auquel on peut jouer et rejouer pendant des années sans s'en lasser ». Or aujourd'hui, « les jeux scénarisés reposant sur une histoire deviennent de plus en plus fréquents chez les développeurs », mais pour David Brevik, « ces jeux linéaires sont l'antithèse de la rejouabilité qu['il] recherche ». Marvel Heroes n'est pas un comics book, mais bien « un jeu » appuyant son univers sur une licence.
De même, Marvel Heroes se revendique comme un vrai MMO, même si « MMO ne signifie pas nécessairement "clone de WoW" ». « Un MMO, c'est mettre en oeuvre une méthode permettant à des milliers de joueurs de jouer ensemble et en même temps ». Et c'est ce à quoi David Brevik s'attèle manifestement, notamment en ajoutant une dimension « sociale » à Marvel Heroes, c'est-à-dire faire en sorte que les joueurs se rencontrent dans l'univers de jeu.
Si David Brevik a incontestablement une certaine expérience en matière de game design (en d'autres temps, il a posé les bases de la licence Diablo chez Blizzard North), on attend évidemment de le voir à l'oeuvre dans Marvel Heroes. Le MMO d'action débute tout juste son bêta-test (les inscriptions sont ouvertes sur le site officiel), on peut donc commencer à juger sur pièce.

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