Un contenu « inapproprié » et Habbo perd l'un de ses principaux investisseurs

Habbo Hotel, espace ouvert aux jeunes internautes, est épinglé pour les « échanges sexuels, pervers, violents et pornographiques » qui s'y tiennent. Balderton Capital, principal investisseur du groupe Sulake, se désengage du projet.

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On connait bien Habbo Hotel, cet espace virtuel d'échanges et de discussions destiné aux jeunes adolescents (le jeu cible les 13-16 ans), qui revendique quelque 268 millions d'inscrits pour neuf millions d'utilisateurs actifs chaque mois. Au-delà d'une certaine popularité, l'espace virtuel n'a pas toujours bonne presse, considéré comme un gouffre financier pour ses utilisateurs les plus jeunes et défrayant déjà les gazettes judiciaires en 2010 suite à une série d'arnaques en ligne.
Et aujourd'hui, l'hôtel virtuel est épinglé pour les pratiques « inappropriées » qui s'y déroulent. Dans le cadre d'une enquête au sein de l'univers destiné aux jeunes internautes, le britannique Channel 4 News aurait constaté, « après seulement quelques minutes de connexion », des échanges « au caractère très explicitement sexuel, pervers, violent et pornographique, totalement inadapté à l'audience visé » par le jeu, invitant les jeunes utilisateurs à poursuivre des échanges via webcam sur MSN et Skype. Au point que la magazine voit dans l'univers virtuel un « paradis pour pédophile ».

On leur laisse la responsabilité du propos, mais après avoir été informé du contenu de l'univers virtuel, Balderton Capital, le deuxième investisseur du projet et possédant 13% du studio Sulake (l'exploitant d'Habbo) annonce se retirer du capital du développeur et cesser tout investissement dans l'hôtel virtuel. Une décision « qui n'a pas été prise à la légère » (Balderton Capital travaillait avec Sulake depuis huit ans), mais « nécessaire ». L'investisseur se dit en effet « choqué » par les révélations de Channel 4 et incapable de poursuivre un « business dans lequel les enfants ne seraient pas protégés comme il convient ».
De son côté, Paul LaFontaine, directeur exécutif de Sulake, dit regretter la perte de son investisseur mais affirme surtout « tout mettre en oeuvre » pour protéger le jeune public d'Habbo Hotel (« en tant que parent, [il affirme] comprend[re] l'importance de sécuriser les espaces en ligne »), rappelant que Sulake emploie 225 modérateurs présents 24h/24 pour contrôler les « 70 millions de lignes de conversation » échangées chaque jour dans l'espace virtuel.

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