De la prison ferme pour « vol » d'objets virtuels ?

Casse du siècle. Un britannique de 29 ans dérobe 400 milliards de jetons virtuels de Zynga Poker afin de les revendre au marché noir. La valeur réelle des jetons virtuels est reconnue par les juges et le malandrin risque de la prison ferme.
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D'un strict point de vue juridique, le « vol de choses immatérielles » n'existe pas (au regard du droit, on ne peut « voler » que des biens matériels). Dérober des objets virtuels dans un jeu en ligne ne peut donc pas être appréhendé comme un vol tel qu'on l'entend traditionnellement et soulève parfois quelques interrogations chez les juges et juristes (obligeant à utiliser quelques contorsions juridiques pour être sanctionnés). Un peu moins en Grande-Bretagne.

Selon le site Develop qui se fait l'écho de l'affaire, le britannique Ashley Mitchell était entendu par les juridictions anglaises pour avoir dérobé quelque 400 milliards de jetons virtuels dans le cadre du piratage de Zynga Poker, le jeu de poker du studio Zynga, distribué sur Facebook. Selon le studio, la plaisanterie prendrait des allures de casse du siècle puisque Zynga estime la valeur réelle de ses jetons virtuels à plus de 12 millions de dollars - quand bien même le malandrin tentait de les revendre à prix cassé, arrêté après avoir écoulé un tiers de son larcin pour un peu moins de 63 000 euros.
Et même si la défense fait valoir qu'Ashley Mitshell souffrait d'addiction aux jeux en ligne au moment des faits, étant récidiviste (il avait déjà été condamné à une peine avec sursis en 2008 pour des faits similaires), l'accusé risque aujourd'hui une peine de prison ferme.

Au-delà de l'anecdote et quand bien même les juges sanctionnent ici l'intrusion informatique (le piratage et non le vol), la peine requise tend à montrer l'évolution rapide de la justice en matière « d'infractions virtuelles », infiniment plus prompte à reconnaître aujourd'hui la valeur pécuniaire réelle des objets virtuels.

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