Le groupe ZeniMax revendique les technologies de l'Oculus Rift, Oculus VR répond
Selon le groupe ZeniMax Media, ses technologies (conçues par John Carmack) auraient été indument utilisées dans la conception de l'Oculus Rift. Oculus VR dément. Et tous se menacent de poursuites.
Pour nombre d'observateurs, la réalité virtuelle sera l'un des enjeux de l'industrie du jeu dans les années à venir. De longue date, John Carmack est un fervent partisan de la réalité virtuelle et en août de l'année dernière, il rejoignait le studio Oculus VR comme directeur technique pour participer à la conception de l'Oculus Rift (cette paire de lunette 3D), mais tout en conservant son poste chez id Software (au sein du groupe ZeniMax Media) jusqu'en novembre de la même année.
Une double casquette assumée durant quelques mois, mais que le groupe ZeniMax Media a manifestement du mal à admettre. Selon la société, le studio Oculus VR se serait appuyé au moins partiellement sur des technologies appartenant à ZeniMax, conçues par John Carmack alors salarié du groupe.
Selon la correspondance des avocats de ZeniMax Media reproduit par le Wall Street Journal, « ce n'est que grâce aux efforts concertés de M. Carmack, utilisant des technologies développées depuis plusieurs années, chez et détenues par ZeniMax que M. Luckey [le fondateur du studio Oculus VR] a été capable de transformer un rêve imaginé dans son garage en réalité fonctionnelle. »
Selon ZeniMax, Oculus VR et Palmer Luckey auraient profité de ses conseils et soutien en 2012 et 2013, en plus de l'expertise de John Carmack, alors employé du groupe ZeniMax (Palmer Luckey en convient et avait manifestement signé à l'époque un accord de non divulgation l'interdisant de partager lesdites technologies avec des tiers). Dans un communiqué, ZeniMax considère ainsi que « Oculus a utilisé et exploité [s]es technologies et propriétés intellectuelles sans autorisation, compensation ou crédit ». Et de poursuivre : « ZeniMax Media et Oculus VR ont par ailleurs tenté de trouver un accord par lequel ZeniMax serait dédommagé pour l'utilisation de ses propriétés intellectuelles par une participation dans Oculus VR [dont le capital est devenu très attractif depuis l'acquisition du studio par Facebook], mais les deux sociétés ont été incapables de trouver une solution satisfaisante. ZeniMax considère donc nécessaire de prendre ses questions en considération maintenant et prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts ».
De son côté, Oculus VR répondait hier par voie de communiqué : le studio se dit « déçu mais pas surpris » par les revendications de ZeniMax Media et assure être « en mesure de prouver que pas une ligne de codes, ni la moindre technologie de ZeniMax n'est présente les produits Oculus ». Selon Oculus VR, le départ de John Carmack d'id Sofware (du groupe ZeniMax, donc) résulte précisément de l'abandon des investissements du groupe dans la réalité virtuelle et toujours selon le jeune studio, « ZeniMax n'engage pas des poursuites pour le respect de ses technologies ou licences dans la mesure où ZeniMax n'a jamais contribué dans les technologies ou licences d'Oculus, mais réagit par l'intermédiaire de ses avocats seulement suite à l'accord financier conclu avec Facebook » (ZeniMax voudrait sa part des deux milliards de dollars de valorisation). Et de conclure : « quand bien même la totalité du code source de l'Oculus SDK est disponible en ligne, ZeniMax n'a jamais été en mesure d'identifier le code ou les technologies prétendument "volés" ». Au-delà des menaces juridiques, on attend que l'affaire soit éventuellement portée devant les tribunaux pour qu'un juge tranche ce petit différend.
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