L'OFT britannique ouvre une enquête sur les pratiques commerciales du free-to-play
L'Office of Fair Trading, en charge de la régulation des pratiques commerciales en Angleterre, s'intéresse aux jeux free-to-play et notamment à leurs pratiques à l'égard des jeunes joueurs. Le secteur pourrait faire l'objet d'un encadrement juridique.
C'est une évidence pour tout joueur en ligne : le jeu gratuit (free-to-play) peut parfois se révéler très onéreux. Car si la plupart des joueurs ne dépensent pas un sous dans les boutiques de jeux gratuits, la minorité qui paie peut parfois y consacrer des sommes importantes (on évoque régulièrement le cas des « baleines » pouvant dépenser plusieurs centaines, voire milliers d'euros chaque mois dans un jeu) et parfois à son corps défendant - l'actualité l'a encore démontré récemment avec l'exemple du jeune Danny Kitchen, cinq ans, ayant acheté pour 1700£ d'objets virtuels... par erreur en jouant avec l'iPad familial alors que la BBC fait état d'une hausse de 300% du nombre de plaintes de consommateurs suite à des achats de contenu ludique sur mobiles.
Au regard de ces faits divers, l'Office Fair Trading (le bureau britannique chargé d'assurer la loyauté des pratiques commerciales sur le territoire anglais) annonce se saisir du cas des jeux free-to-play, notamment sur navigateurs Web et plateformes mobiles, à destination des plus jeunes joueurs.
Entre autres objets d'étude, l'OFT entend notamment déterminer si les pratiques des exploitants de jeux free-to-play sont « trompeuses, commercialement agressives, voire déloyales » et si elles visent plus spécifiquement un public vulnérable (dont le marketing est pensé pour les enfants notamment et leur adressant des « incitations directes »). Le Bureau se dit ainsi « inquiet des éventuelles pressions déloyales que pourraient subir parents et enfants pour les inciter à acheter du contenu quand ils jouent à des jeux présentés comme gratuits, mais pouvant entrainer des dépenses substantielles ».
Et si l'OFT n'envisage pas d'interdire les modèles free-to-play, le Bureau « entend discuter avec l'industrie et prendre des mesures si nécessaires ». Il pourrait par exemple être amené à l'encadrer et le réguler, notamment pour que le consommateur soit informé du coût réel (potentiel) d'un jeu avant son téléchargement.
Pour mémoire, la Corée du Sud, toujours à la pointe en la matière, a mené des études similaires voici quelques années et a notamment adopté des mesures encadrant la vente de « coffrets surprises » dans les boutiques de MMO et jeux free-to-play (qui invitaient le joueur à acheter une « boîte virtuelle » en en ignorant le contenu, parfois d'une valeur très supérieur à son prix d'achat mais le plus souvent contenant une babiole d'une valeur insignifiante). Le législateur coréen assimilait cette pratique à des jeux d'argent. En France, le SELL envisage également une concertation au sein de l'industrie sur ses mêmes sujets.
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