Rien d'extraordinaire, rien d'extrêment mauvais, tout est moyen !
5/10
Petite note : Beaucoup de critique concernant ESO peuvent être répondues par : "Ouais, mais les devs ont dit qu'ils allaient corriger ça, c'est actuellement dans la liste des choses que qu'ils feront". Cette critique est actuelle, pour traiter d'un jeu actuellement. Les devs ont promis beaucoup de belles choses concernant ESO comme la Cité Impériale, la Refonte des Niveaux Vétérans ou le Système de Justice. Mais ils est impossible de savoir si ces ajouts seront biens ou si ils sauront satisfaire les joueurs.
Cette critique n'a pas pour but de juger le potentiel du jeu, mais le jeu. (Tous les MMOs ont du potentiel, mais très peu l'exploitent entièrement)
Commençons donc par la première partie, le Player versus Environment (PvE) et plus particulièrement, la progression. Si vous avez aimé la progression de SWTOR, vous allez peut-être vous retrouver dans celui d'ESO. Les zones sont divisées en petit régions thématiques (château, cimetière, ruine, forêt... ) faisant office de point central avec une ou deux quêtes scénarisées présentant l'histoire de la région. Le schéma de la progression reste assez classique et monotone : vous vous approchez d'une région, un PNJ vient vous interpeller pour vous rediriger vers le donneur de la quête, vous progressez dans la région (avec l'étape finale de la quête située dans une grotte ou dans l'intérieur du château) jusqu'à finir la quête, vous allez dans région suivante...
Les quêtes sont faciles, les objectifs possèdent des marqueurs de quêtes qui en plus de s'afficher sur votre carte, s'affichent directement en jeu. Pas besoin de lire le descriptif de quête, le jeu a tout préparé pour vous. Votre carte est ultra-detaillée (on est à la limite d'un GPS) et vous pourrez très facilement savoir où vous devez allez, réduisant un peu l'exploration du jeu. Bref, on reste dans le schéma d'un MMO "moderne".
La progression souffre globalement aussi d'un manque de liberté, les points centraux servant de carrefour pour les quêtes sont mis en ligne droite et bien que parfois vous pourrez choisir quels quêtes vous ferez en premier, vous ferez inévitablement toutes la zone globalement de la même façon que vos confrères.
Si vous aimez faire les quêtes en groupe avec un pote, vous pouvez passer votre chemin. Si vous êtes habitués à SWTOR qui gère de manière magnifique le phasing des quêtes d'histoire, le groupement des personnages ainsi que les dialogues et les choix des joueurs, il en sera tout autrement dans ESO. Les quêtes d'ESO utilisent de manière intensive le phasing. Il arrivera donc que vous soyez séparés de vos compagnons de groupe à cause d'un bug de phasing (vous verrez la petite icône de votre ami, mais vous ne verrez pas les même monstres, ni rien). Un choix différent dans un dialogue peut donc vous séparer pour le restant de la quête. Aucune possibilité d'aider un ami à réaliser des quêtes que vous avez déjà faites car le phasing vous empêchera d'accéder à certains boss ou monstres de la quête.
Ce parti pris d'ESO de vouloir absolument séparer les joueurs pour qu'ils vivent chacun leur aventure "séparées" peut effrayer ceux qui ont l'habitude de faire la progression avec des amis, ou de jouer avec des joueurs rencontrés au hasard.
L'histoire principale d'ESO est entièrement en solo. Zenimax a décidé qu'il était plus judicieux de vous coller des PNJ alliés à l'IA douteuse, plutôt que de vous laissez vous amusez avec vos amis. De ce constat, il est tout à fait pertinent de se demander l'utilité d'une histoire de type "Vous êtes le héros, mais enfaite les joueurs autour de vous sont des héros aussi, mais chut... faut pas le dire" dans un MMORPG. L'histoire en soi est assez classique et n'a pas de gros retournement de situation. Pour les connaisseurs de l'histoire de d'Elder Scrolls, certains chapitres et certaines quêtes vous feront grincer des dents (tout comme l'utilisation des Elder Srolls dans le jeu).
Les zones sont pimentées de quelques contenus supplémentaires : ancre noire, boss, donjons et caves explorables. Les ancres noires ressemblent fortement aux failles de Rift, en moins bien. Les ancres n'apparaissent que quand un joueur s'approche, et les monstres restent bien sur place en attendant qu'un ou des joueurs tentent de les vaincre. Pas de système d'invasion où une ancre laissée ouverte trop longtemps entraineraient un raid des monstres sur une ville, la capturant et empêchant les joueurs de quêter jusqu'à ce que la menace soit détruite. Les ancres sont toutes les mêmes, à l'exception de certaines qui sont dans des endroits assez originaux, les monstres sont tous les mêmes aussi. Sympa, mais Zenimax a clairement manqué d'ambition sur cette mécanique qui auraient pu démarquer ESO de la progression des autres MMOs.
Les caves explorables sont des mini-donjons publiques assez faciles avec un boss un peu plus corsé (faisable en solo toujours si vous n'êtes pas manchot). Les donjons sont assez classiques, courts pour la plupart. Chaque zone présente un donjon publique plus difficile que les normaux, ceux-ci sont calibrés pour des groupes de 2 ou 3 joueurs. C'est l'un des contenus le mieux réussi de la progression : la formation de groupe pour les faire est presque spontanée devant la nécessité de devoir grouper.
On se dit que toute la progression aurait peut-être du être basée sur un format multijoueur : puisqu'un MMO ne pourra jamais avoir la qualité d'un jeu solo (et ESO le prouve) , autant jouer sur le seul élément qu'un jeu solo n'aura pas : le multijoueur.
Une fois niveau 50, le niveau maximum du jeu, vous serez confrontés à une progression alternative, les niveaux vétérans.
Ceux-ci fonctionnent de la même manière que la progression normale, à l'exception que vous ne gagnez plus de points de compétences ni de caractéristiques. Ces niveaux apportent un bonus de puissance. Ils permettent donc de creuser un fossé entre un vieux joueur et un nouveau joueur (en RvR, par exemple, où la différence entre un VR1 et un VR12 peut être gênante) ainsi que d'articuler le nouveau contenu, et donc de pousser les joueurs à refaire le meilleur équipement. Jusqu'à maintenant, il y a eu 2 augmentations du niveau maximum. Au début, il y avait 10 niveaux vétérans, puis 2 se sont ajoutés, puis encore 2.
Comment monter ces niveaux ?
La meilleur façon de le faire est de faire la progression sur les autres factions. Vous pensiez avoir trois voies de progression ? Donc pouvoir faire des nouveaux personnages dans les autres factions pour pouvoir renouveler l’expérience ? Non, non, non.
Vous devez avec votre personnage principal faire la progression des autres factions (via une pirouette scénaristique) pour pouvoir monter ces niveaux vétérans et pouvoir être aux mêmes niveaux que les autres joueurs. Il est possible de gagner de l’expérience en faisant du RvR, mais ce ne sera pas aussi rapide que la progression, et vous passerez à coté des points de compétences qui vous permettent de diversifier vos builds. Bref, vous devrez y passez un jour ou l'autre.
A coté de ça, vous aurez aussi la possibilité de faire de l'artisanat pour équiper votre personnage. Celui-ci est assez complet, et vous permet de faire de l'équipement de qualité, même au niveau maximum. La totalité de l'équipement n'est pas accessible, certains effets d'ensemble ne sont trouvables que sur des pièces obtenues en jeu (et certains de ces ensembles sont les meilleurs pour jouer certains archétypes) , mais vous pourrez vous faire un équipement convenable si vous voulez commencer le RvR ou le PvE par exemple.
Il y a néanmoins quelques défauts : aucune interdépendance entre les joueurs, vous pouvez assez facilement faire tous les métiers du jeu, et donc de pouvoir tout réaliser sans avoir besoin des autres joueurs.
Le système de trait ne fait que jouer avec le temps et ne nécessite que d'appuyer sur un bouton et d'attendre entre 6 heures et 1 mois pour apprendre le trait. Pas de travail, pas d'objet spécifique à trouver dans un donjon pour pouvoir avancer dans l'artisanat. L'artisanat n'est donc pas quelque chose qui demande beaucoup d'investissement.
Enchainons avec une autre facette importante du jeu, le PvE de haut niveau. ESO nous offre ici du contenu de groupe assez originale : des zones faisable seulement en groupe de 4, avec quêtes, mini-donjons, raids (12 joueurs). Ce contenu ne sera peut-être pas suffisant pour contenter des "hardcores" du PvE, mais pour des casuals du PvE (le public d'ESO, je pense) cela devrait le faire. Les raids de 12 joueurs sont d'une difficulté convenable.
Le gros défaut de ce coté là est le manque d'originalité dans les donjons & boss. Les mécaniques des boss sont peut diversifiées, les modèles des boss sont très souvent des modèles de monstres réutilisés et agrandis. A mon avis, le PvE de haut niveau sera suffisant si vous ne vous focalisez pas à fond dessus, mais je ne pense pas qu'il satisfera spécialement des gens à fond dans le PvE.
Attaquons maintenant la partie principale du jeu, le RvR !
Celui-ci reste assez classique : des châteaux, des armes de siège et des reliques à capturer. Pas de spécificités "originales" comme des camps de monstres neutres à capturer, des accès à des donjons exclusifs, des bonus "importants". Il saura ravir ceux qui sont en manque de RvR ou ceux qui recherchent quelque chose d'assez simple.
On peut néanmoins faire de nombreuses critiques concernant le RvR d'ESO, parmi ceux-ci : peu d'interaction entre les mondes "PvE" (une pour chaque faction) et le monde "RvR". Ces mondes sont totalement séparés par des téléportations par interface, et il n'y aucune interaction entre ceux-ci. ESO construit donc son RvR sur le même modèle que GW2, dans le sens où le mode de jeu est présenté comme un BG dans lequel les joueurs peuvent aller et sortir pour faire des points. Pas d'objectifs de factions importants ou décisifs, vous ne vous direz jamais "Ah, je dois aller en Cyrodiil pour défendre les couleurs de ma faction". Les châteaux derrière la ligne de front sont inutiles, et ne proposent rien de particuliers qui pourraient rendre vivant la zone de Cyrodiil. Cette manière de présenter le RvR comme un vulgaire BG dans lequel les joueurs n'y vont que pour faire des points gâche un peu le potentiel et l'immersion du jeu.
Dans le même ordre idée, on déplore le manque de fierté d'appartenir à une faction. Pas de gameplay asymétrique (pas de classes/armes de sièges exclusives à une faction, la carte est totalement symétrique... ) , les races auraient pu faire office de traits de factions, mais le bonus de précommande permet aux joueurs de faire n'importe quel race dans n'importe quel faction. Vous n'êtes pas LA faction qui a des prédispositions pour la magie, ou pour la défense de forts, ou qui a une architecture de château spécifique qui avantage les guerriers. Non, vous êtes la faction bleue, rouge ou jaune.
A l'heure actuelle, le jeu est très déséquilibré. Les builds magicka sont extrêmement favorisés par rapport aux builds stamina, et la gestion des soins et le cap AoE poussent les groupes à jouer sur un mètre carré pour profiter aux mieux des bonus et des soins. L'équilibrage de la méta prend beaucoup de temps, parfois même pour des sorts qui sont puissants depuis la sortie du jeu.
Au final, ESO n'est pas un mauvais MMO. Ce n'est pas non plus un jeu extraordinaire. Il représente avec WildStar les derniers MMO "theme park" à l'horizon (puisque tous les MMO en développement sont axées sandbox). Et on aurait aimé des jeux qui se démarquent un peu plus du modèle démocratisé par WoW : progression axée pour un joueur avec peu de contenu de groupe, et du haut niveau axé sur le groupe basé sur une progression verticale soit de l'équipement, soit de niveau. Rien de nouveau sous le soleil, et parfois même des régressions sur certains points. Le RvR, qui aurait pu être un point fort et marquant d'ESO ne corrige pas les erreurs des anciennes productions, et l'amélioration de celui-ci n'a pas l'air d'être dans les plans de ZeniMax Online, les prochaines mises à jour étant axées PvE.
8 personnes ont trouvé cette critique utile. Et vous ?
Plateformes | Google Stadia, MacOS, PlayStation 4, Windows, Xbox One |
---|---|
Genres | Jeu de rôle (RPG), MMO, MMORPG, fantasy, médiéval |
Bêta fermée |
Juillet 2013 |
Bêta ouverte |
2013 |
Sortie |
4 avril 2014 (Windows) 9 juin 2015 (Xbox One) 9 juin 2015 (PlayStation 4) 16 juin 2020 (Google Stadia) |
Que pensez-vous de The Elder Scrolls Online ?
452 aiment, 133 pas.
Note moyenne : (630 évaluations | 52 critiques)
7,4 / 10
-
Bien
662 joliens y jouent, 1029 y ont joué.
Réactions (35)
Afficher sur le forumPas de compte JeuxOnLine ?
Créer un compte