L'argent du jeu vidéo - Le pro gaming en quelques chiffres
Des équipes complètes se forment et s'entraînent en vue des compétitions, le cas échéant sous la direction d'un manager, parfois salarié. Les « GoodGame », qui se distinguent régulièrement sur la scène française du sport électronique, compte sur Nicolas Cerrato, manager de l'équipe, pour rallier les sponsors. Si en 2001, peu après la création de l'équipe, l'objectif consistait principalement à assurer le financement des déplacements des joueurs lors des compétitions, il s'est rapidement agit d'assurer un salaire régulier aux joueurs et au manager.
Le pro gaming en quelques chiffres
Pour autant, il n'existe à ce jour que très peu de joueurs salariés. L'essentiel des rémunérations prennent encore aujourd'hui la forme de dotations (dont les montants sont généralement connus : entre 10 000 et 40 000 dollars pour les équipes victorieuses lors de compétitions mondiales) et de sponsoring... qu'il est difficile d'évaluer précisément puisque reposant uniquement sur des enquêtes déclaratives.
Si certains joueurs professionnels de jeux vidéo commencent à pouvoir vivre de leur activité vidéo ludique, le niveau de leurs revenus reste globalement infiniment moindre que celui des joueurs professionnels de jeux d'argent en ligne (joueurs de poker en ligne, par exemple).
On note néanmoins quelques exceptions. Aux Etats-Unis, les 12 meilleurs joueurs professionnels du circuit MLG (Major League Gaming) se partageraient un million de dollars chacun sur trois ans. Dans le cadre des Championship Gaming Series (CGS), les joueurs qui sortent vainqueurs de ces compétitions mondiales peuvent signer chaque saison des contrats professionnels au sein des CGS. La rémunération de base atteindrait les 30 000 dollars par an, auxquels il convient d'ajouter des « primes de matchs » récompensant les performances individuelles à hauteur de 100 000 dollars par an. Dans le cadre des différentes franchises du CGS et sur cinq jeux, les montants atteindraient quelque cinq millions de dollars pour la saison 2007. Les CGS ne cache pas ses ambitions : faire du jeu vidéo un sport à part entière, en y incluant l'ensemble des rouages de sport de compétition traditionnel. Et la ligue américaine se donne les moyens de ses ambitions en se rapprochant de partenaires de poids, notamment parmi les grands acteurs de l'industrie du MMORPG.
Depuis peu, les tournois d'arènes de World of Warcraft ont été intégrés aux compétitions officiels, dont les finales mondiales doivent avoir lieu lors de la BlizzCon, la grand-messe annuelle de Blizzard.
Et à en croire les panélistes de la conférence, en Corée, la patrie du sport électronique, les meilleurs joueurs de Starcraft peuvent gagner l'équivalent de 16 500 euros par mois en dotation et sponsoring.
Si les sommes apparaissent rondelettes, il convient néanmoins de largement les pondérer puisque le 100e joueur coréen, par exemple, ne pourra espérer récolter que 600 euros par mois pour ses activités vidéo ludique... On ne compte même que quelque 200 joueurs professionnels pouvant vivre régulièrement de leur art.
Car au-delà des rémunérations des meilleurs joueurs (ou des plus médiatisés), seule une infime minorité peut prétendre à un tel niveau de rémunération. Non seulement, il convient d'emporter des matchs (pour les dotations) mais également être apte à séduire un sponsor (avec du temps et en sachant entretenir une confiance durable réciproque).
Mais quoiqu'il en soit, le secteur de nouvelles technologies connaît une forte progression et tout comme les budgets alloués au marketing : « le marché se développe, le support de communication est pertinent pour les marques », elles investissent donc aujourd'hui plus largement la scène du sport électronique.
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