Découverte de la Paris Games Week 2024

Pourquoi changer une formule qui gagne ? Débutons comme chaque année par présenter le plan de cette 13e édition du salon parisien du jeu vidéo et également un rappel de la présentation du salon de l'année dernière.

On retrouve cette année une Paris Games Week 2024 qui occupe à nouveau trois halls du Parc des Expositions, pour une superficie assez importante. C'est la même que l'année dernière et la même que les dernières années avant le Covid. Et on peut s'attendre à rester sur cette taille pour les salons à venir pendant un moment comme j'ai du mal à imaginer le SELL proposer quelque chose de plus petit, ni parvenir à le faire grossir plus que ce que peuvent permettre ces trois halls.

Par contre, si le salon occupe un espace identique à l'année dernière, j'ai tout de même eu le sentiment d'une densité un peu plus faible et également d'un aménagement un peu plus léger (particulièrement dans le second hall). Mais cela peut s'expliquer par le salon de l'automobile qui s'est terminé le 20 au soir, laissant peu de temps pour libérer la place et installer la PGW. D'ailleurs, toutes les publicités sur les panneaux alentour sont encore dédiés aux voitures.

Du coup, je m'attendais à retrouver quelques belles voitures sur les stands de jeux de course comme c'était le cas les années précédentes. Mais non, pas de jeux de course et sa voiture à voir. Même le stand Farming Simulator, enfin de retour, n'était pas accompagné comme à la grande époque de son tracteur. Juste un stand Tesla dans un coin qui semble s'être perdu.

Playstation Games Week

La tradition m'oblige à refaire la blague et de parler de l'acteur le plus iconique des premières années du salon. Mais si cette année Playstation marque la PGW, c'est par son absence. Absence pas totalement complète car un couloir est décoré aux couleurs de Astro Bot et la Fnac s'est chargé d'offrir un peu de présence à Playstation sur son stand (mais ça se résume à peu près à Astro Bot... et indirectement à l'espace rétro-gaming qui célèbre les 30 ans de la PlayStation). 

Ca surprend de ne pas voir Playstation. C'était un acteur important du salon. La France est un marché important pour le consolier. Et l'actualité n'est pas inexistante avec par exemple le remake d'Until Dawn qui vient de sortir et surtout la PlayStation 5 Pro qui arrive très prochainement (le 7 novembre). On ne peut s'empêcher de s'inquiéter : reviendront-ils sur le salon ?

Déjà l'année dernière, c'était Square Enix, également un acteur important du salon qui faisait faux bond (d'autant plus pour nous, c'était le seul à venir tous les ans avec un MMO, Final Fantasy XIV). Et c'était Playstation qui offrait sur son stand un peu de présence à l'éditeur en présentant à leur place Final Fantasy VII Rebirth. Du coup, cette année, sans Playstation, Square Enix est complètement absent. Alors qu'ils ont pas mal de jeux à présenter et besoin d'améliorer leur communication.

Que reste-t-il ?

L'absence de Playstation et Square Enix fait un manque, c'est certain. Mais ce n'est pas vide pour autant. On va commencer ce tour d'horizon par les deux autres consoliers. Débutons par Nintendo car ce sera plus rapide à traiter : le stand est égal à lui-même, exactement comme on l'attendait, exactement comme les autres années, avec les jeux classiques toujours présents (Smash Bros, Splatoon, Mario Kart...), et les nouveautés en présentation (The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom, Super Mario Party Jamboree). Petite surprise à noter malgré tout avec l'absence de Mario et Luigi : L'épopée fraternelle qu'on se serait attendu à voir comme sa sortie est prévue pour le 7 novembre.

XBox est également présent et tire son épingle du jeu, avec probablement le stand qui se démarque le plus du salon. Profitant de leur Game Pass qui réunit de nombreux jeux de nombreuses provenances, ils alignent sur leur stand une quantité impressionnante de titres qui ne manqueront pas d'attirer l'attention : The First Berzerker Khazan, Space Marine II (qui est également présent de son côté sur le stand Made In France), Life is Strange: Double Exposure, Doom, Call of Duty: Black Ops 6, Marvel Rivals, etc.

Derrière, les autres gros éditeurs habituels n'ont pas manqué le rendez-vous. Sega (Like a Dragon: Pirate Yakuza In Hawai, Sonic x Shadow Generations, Two Points Museum), Ubisoft (Rainbow Six Siege, Star Wars Outlaws mais aussi une escape room avec un thème Assassin's Creed Shadows), Capcom (Monster Hunter Wilds, Street Fighter 6, Dead Rising Deluxe Remaster), Bandai Namco (Dragon Ball: Sparking! Zero, Little Nightmares III, Unknown 9: Awakening)... Il y a même Kingdom Come Deliverance II qui est présent !

Et autour ?

A côté de ces gros titres qui ne manquent pas d'attirer le visiteur, il y a bien entendu d'autres choses à voir. D'un côté, on retrouve les boutiques d'objets geeks et les vendeurs de matériel électronique. De l'autre on trouve les écoles de jeux vidéo mais aussi la police venue recruter des jeunes qui ne savent rien faire de leur vie à part jouer à des jeux. Et au milieu, en plus d'un stand un peu perdu proposant des escape games à faire chez soi (Detective Box), on retrouve le traditionnel stand Made In France, où le SELL entasse les studios français (alors qu'il y aurait la place pour leur permettre de pouvoir serrer une main sans éborgner le voisin). C'est là aussi qu'on retrouve quelques initiatives comme Women In Games (qui auraient mérité de garder un espace plus dédié dans un contexte plus adapté que parqué au milieu d'un espace théoriquement dédié aux productions françaises).

Si la plupart a autant de place qu'une sardine en boîte, il y a tout de même quelques plus gros acteurs (présents pour attirer les visiteurs sur le stand) qui ont le droit à un peu plus de place. J'ai déjà parlé de Space Marine II, mais il y a également Memoriapolis qui profite d'un traitement amélioré, mais aussi Arte et Microïds qui ont droit à plus de place mais alignent aussi plus de jeux (du coup, moins de place par jeu). À noter que dans les jeux présenté par Microids, il y a un jeu Cobra, accompagné d'une statue grandeur réelle du héros éponyme, et surtout le jeu Les Fourmis, basé sur le roman de Bernard Werber et dont les graphismes ne manquent pas d'impressionner.

Et à côté ?

Tout ce qui a été présenté jusque là correspond à ce qu'on peut découvrir dans le Hall 1. Si on continue la ballade vers le second hall, on découvre un espace peu habillé et peu peuplé, avec essentiellement trois stands : un dédié au cosplay, un dédié aux jeux rétros et finalement l'espace PGW Junior, proposant des jeux adaptés à un public jeune et impressionnable et accueillant diverses initiatives comme PedaGoJeux, association destinée à informer les parents sur les jeux vidéo pour une pratique vidéo ludique sereine. On y trouve aussi un espace contre les discriminations (avec Respect Zone qui lutte contre le cyber harcèlement ou Silver Geek abordant le jeu pour les séniors), dont l'existence est louable mais l'emplacement au sein de la PGW Junior peut surprendre (je ne pense pas que les enfants soient les seuls concernés par l'homophobie ou le racisme). Des prises de paroles de sensibilisation sont néanmoins annoncées au cours du salon, tout comme la finale de la CapGame Arena, cette compétition ouverte à tous et toutes. Le salon évoque aussi une grosse présence des influenceurs, à rencontrer en personne sur le salon.

Finalement, si on continue le tour du salon, on arrive au troisième hall, dédié quand à lui au sport et à l'esport. La présence de l'esport se traduit par la présence d'un stand Riot Games et surtout de la grande scène servant de décors à quelques discours, shows divers mais surtout compétitions d'esports qui ponctueront le salon. Et le gros du hall est donc dédié au sport, l'organisation cherchant sans aucun doute à casser l'image du geek obèse en s'associant à diverses activités sportives que peuvent pratiquer les joueurs en parallèle de leur hobby. On retrouve notamment ainsi un skate park, un terrain de basket mais aussi quelques propositions d'activités liant jeux vidéo et sports, avec par exemple la Fédération Française de Tennis de Table venue accompagné de casques et manettes VR permettant de jouer au ping pong virtuel.

En conclusion

Cette nouvelle édition n'est pas la plus excitante que j'ai eu l'occasion de voir. Quelques acteurs sont manquants mais surtout elle ne fait pas complètement son boulot de vitrine car si les principaux jeux sortis récemment sont bien présents et donnent l'occasion de les découvrir par soi même, ce n'est pas vraiment le cas pour les jeux qui sortiront d'ici Noël. Et c'est pourtant pour ces jeux qu'on fait le déplacement à un tel salon, afin d'avoir une chance d'en découvrir un peu plus sur des titres pour lesquels il y a encore des choses à découvrir, qui ne sont pas présentés sous toutes leurs cultures via diverses vidéos déjà présentes sur les Internets. On sait néanmoins que l'industrie du jeu connait de sévères difficultés économiques actuellement et à l'heure où les vagues de licenciements s'enchainent, on comprend que les budgets des studios puissent être contraints. 

Pour autant, je n'évoque ici que l'expérience brute de l'avant-première. A celle-ci s'ajoutent toutes les animations prévues au cours des cinq jours de salon et qui ne manqueront pas d'apporter toute une dose d'émulation qui n'est pas encore présente avant l'ouverture des portes au grand public.