SEGA saborde le shooter Hyenas – et impose une cure d'austérité à ses studios européens

Il y a un peu plus d’un an, le développeur britannique Creative Assembly (Total War) annonçait le développement de Hyenas, un shooter au ton décalé (les joueurs s’y affrontent pour récupérer des reliques de l’âge d’or de la pop culture) et dont les mécaniques de gameplay sont pimentés par des théâtres d’affrontements en apesanteur. Le jeu était manifestement très avancé, a fait l’objet de plusieurs phases de tests (encore au début du mois)... et est annulé par Sega Sammy, la maison-mère japonaise de Creative Assembly.

SEGA n’est pas prolixe quant aux motivations de cet arrêt du développement du shooter, mais précise néanmoins que la décision fait écho à « un piètre niveau de rentabilité en Europe », lié au ralentissement économique sur le vieux continent dû à une inflation élevée. SEGA indique avoir « passé en revue le catalogue de chacun de [ses] studios de développement situés en Europe et il en résulte l’annulation de Hyenas et de plusieurs titres non encore annoncé, qui était en développement » (sans préciser s’il s’agit spécifiquement de jeux développés par Creative Assembly ou par l’ensemble des studios de SEGA Europe). Ce ralentissement européen s'accompagne de perspectives peu reluisantes chez SEGA, qui indique prévoir « des pertes d'environ 14,3 milliards de yens pour l'exercice fiscal se terminant le 31 mars 2024 » (soit plus de 90 millions d'euros).

Des mesures d'économies en Europe

Dans ce contexte, SEGA va plus loin : le groupe japonais indique « mettre en œuvre la réduction de diverses dépenses fixes dans plusieurs sociétés [européennes] du groupe, en se concentrant sur Creative Assembly », en plus de « continuer à envisager des mesures visant à améliorer la rentabilité des studios européens » (parmi lesquels Amplitude Studios HARDlight, Relic Entertainment, Sports Interactive et Two Point Studios, en plus de Creative Assembly,). On comprend que Creative Assembly est plus spécifiquement sur la sellette alors que dans le giron de SEGA Europe, Relic Entertainment vient déjà de subir 121 licenciements après les ventes jugées décevantes de Company of Heroes 3. 

Pour mémoire, Hyenas reposait sur des mécaniques de shooter d’extraction : les joueurs y incarnaient différents héros dotés de capacités spéciales, s’affrontant en équipe pour récupérer des objets emblématiques de la pop culture des années 1980 et 1990, dans des vaisseaux cargos dérivant en apesanteur dans l’espace. Manifestement, la bêta n’a pas suscité un enthousiasme débordant chez les testeurs – comme c’est parfois le cas des jeux se déroulant dans un environnement en apesanteur, souvent plus pénible à appréhender que réellement amusant à jouer.