Baldur's Gate 3 suscite un solide engouement chez les joueurs, augmentant d'autant l'attrait du studio Larian pour d'éventuels investisseurs. Pour autant, Swen Vincke n'est pas vendeur : le patron belge tient à l'indépendance créative de son studio.
Après six ans de développement (incluant presque trois ans d’accès anticipé), Baldur’s Gate 3 a été officiellement lancé hier à 17h. Le jeu suscite manifestement un solide engouement chez les joueurs (SteamDB affiche un pic de plus de 470 000 joueurs depuis hier) et les premiers retours sont manifestement plutôt élogieux. Dans ce contexte et à l’heure où l’industrie du jeu connait une concentration croissante, il n’est pas surprenant que le développeur belge Larian Studios suscite une certaine convoitise de la part d’acquéreurs potentiels.
On se souvient notamment que Microsoft était du lot : dans le cadre de ses auditions auprès de la Federal Trade Commision (dans l'optique de l'acquisition d'Activision Blizzard), le groupe américain avait fait état d’une liste de studios de développement susceptibles de présenter un intérêt, parmi lesquels Sega, Bungie, CD Projekt Red ou encore Hello Games à qui l’on doit No Man's Sky et Larian faisait donc aussi partie des « cibles potentielles dignes d'intérêt » du géant américain.
Une volonté d'indépendance – du moins vis-à-vis des investisseurs
Dans un entretien accordé à Bloomberg, Swen Vincke, le patron de Larian, revient précisément sur l’intérêt que suscite son studio – à titre indicatif, Swen Vincke et son épouse détiennent la majorité du capital du studio. Et s’il se dit « toujours flatté » de l’attention qu’on porte à Larian, il précise ne pas avoir de projet de ventes à court terme. Selon Swen Vincke, un nouveau propriétaire pourrait chercher à maximiser la rentabilité de l’investissement au détriment des choix créatifs des équipes de développement, ce qui n’est pas le cas actuellement. Selon Swen Vincke, « la force de cette société est précisément [qu’il est] très investi dans le gameplay et prend les décisions finales. Nous pouvons faire les choses au service des jeux que nous réalisons ». Et de poursuivre : « je prends de l’âge, mais je ne suis pas encore fini ».
Manifestement, le patron belge tient à son indépendance – du moins vis-à-vis des investisseurs. Car on se souvient accessoirement que l’indépendance de Larian est due au modèle de développement de Baldur’s Gate 3 basé sur un accès anticipé et donc sur le soutien financier des joueurs avant la sortie. Au cours des trois dernières années, Larian a donc eu à cœur de « rendre des comptes » aux joueurs eux-mêmes, plutôt qu’à un investisseur tiers. Et on imagine qu’aujourd’hui, les ventes de Baldur’s Gate 3 assureront au studio une certaine autonomie pour l’avenir.
Pour en faire quoi ? Swen Vincke indique que ses équipes envisagent déjà de nouveaux projets, mais manifestement moins ambitieux que Baldur’s Gate 3 et ses six ans de développement.
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