Une centaine de licenciements chez Amazon Game Studios, mais aussi des équipes qui s'étoffent

Les mesures d’économies et vagues de licenciements se multiplient dans les grands groupes technologiques et Amazon n’y échappe pas. En deux vagues successives (en novembre de l’année dernière puis le mois dernier), la boutique en ligne a licencié plus de 18 000 de ses salariés dans le monde et dans le lot, la branche Jeu d’Amazon va manifestement devoir se séparer d’une centaine de collaborateurs. C’est ce que Christoph Hartmann (le vice-président d’Amazon Games) indique dans une note adressée aux salariés et que s’est procurée CNBC.

Une centaine de licenciements chez Amazon Games

Selon le vice-président, « après avoir évalué les projets en cours et objectifs de long terme », l’équipe dirigeante de la branche Jeu d’Amazon « a pris la difficile décision de supprimer plus de 100 postes au sein des équipes de Prime Gaming, Game Growth et du studio de San Diego, tout en reclassant certains employés vers d’autres projets qui correspondent davantage aux objectifs stratégiques [du groupe] ». Pour mémoire, Prime Gaming est l’offre ludique associée à Twitch (la plateforme de streaming procédait à « un peu plus de 400 licenciements » dans le cadre de la « restructuration » du mois dernier) et Game Growth est notamment en charge de la création de contenu et de l’encadrement des influenceurs chez Amazon. Quant aux bureaux de San Diego, il s’agit du studio historiquement confié à John Smedley (qui annonçait son départ du groupe en début d’année) et qui travaille sur un projet encore non annoncé mais qui doit prendre la forme d’un jeu en ligne multijoueur d'envergure.

Christoph Hartmann assure que les salariés concernés seront accompagnés, avec des indemnités de départ, des aides au reclassement et la possibilité de mener une recherche d’emploi sur leur temps de travail rémunéré.

Mais aussi des équipes renforcées

Cette vague de licenciements soulève évidemment des interrogations sur l'avenir d'Amazon Games, qui s'est longtemps appuyé sur des moyens financiers colossaux pour percer dans l'industrie du jeu. Raison pour laquelle Christoph Hartmann souhaite manifestement se montrer rassurant et souligne aussi les projets d’avenir d’Amazon Games.

Selon le vice-président, les ressources du groupe « seront alignées pour soutenir les efforts de création de contenu ». Il poursuit : « nous continueront à investir dans nos efforts de développements internes, et nos équipes continueront de croître au gré des progrès de nos projets : l’équipe de New World à Irvine va grossir avec le transfert de certaines de nos ressources pour assurer le développement continu du jeu ; notre studio de Montréal va continuer à s’étendre et fait de gros progrès sur le projet non annoncé [une « nouvelle licence AAA multijoueur »] ; et le studio de San Diego va se concentrer sur la phase de pré-production de son jeu non annoncé, dans la mesure où le projet n’est pas encore prêt pour mobiliser une équipe de pleine production. Nous allons aussi continuer à étoffer nos capacités d’édition, et nous restons très actifs pour examiner et signer de nouveaux projets à gros potentiel comme notre récent accord d’édition avec NCsoft » (en référence à l’exploitation de la version occidentale du MMORPG Throne and Liberty).

Verre à moitié vide ou à moitié plein, à chacun de juger. Les premières années d’Amazon Games ont été très chaotiques, marquées par l’annulation de plusieurs projets à gros budget qui n’ont pas abouti ou par le résultat en demi-teinte de New World (le MMORPG a trouvé sa place dans le paysage massivement multijoueur actuel, vient de lancer son système de saison pour fidéliser les joueurs, mais se heurte encore à des problèmes techniques peu flatteurs). Pour autant, Amazon Games s’impose aujourd’hui comme un acteur de poids dans l’industrie du jeu en ligne, notamment en tant qu’éditeur, et on sera sans doute curieux de découvrir comment évoluera Amazon Games à l’avenir.