Pour Amazon Games, l'industrie du jeu est un marathon, pas un sprint
Pour Amazon, le jeu est un investissement de long terme : éditer les jeux de développeur tiers (Lost Ark, Blue Protocole, Throne and Liberty) lui donne ainsi le temps et les moyens de peaufiner ses propres licences qui seront « exploitées pendant dix ans ».
Depuis maintenant quelques années, le groupe Amazon investit dans l’industrie du jeu, notamment au travers d’Amazon Game Studios qui chapeaute plusieurs studios de développement différents. On le sait, les premiers pas d’Amazon Games n’ont pas été couronnés de succès (avec les annulations successives de Breakaway et Crucible), mais le groupe commence manifestement à trouver ses marques : depuis un peu plus d’un an, Amazon Games exploite son MMORPG New World à Irvine en Californie (et le studio travaille aussi sur un nouveau projet), plusieurs jeux encore non annoncés sont également en développement actuellement en interne (l’un au sein du bureau de San Diego, l’autre dans le bureau de Montréal d’Amazon Games) et le groupe mise maintenant aussi sur l’exploitation des jeux de développeurs tiers – d'abord Lost Ark avec SmileGate, mais aussi prochainement le jeu en ligne Blue Protocole avec Bandai Namco, puis le MMORPG Throne and Liberty de NCsoft, ainsi le prochain Tomb Raider codéveloppé avec Crystal Dynamics ou encore les jeux de Disruptive Studios et Glowmade dans lesquels Amazon Games a investi.
Et si l’on en croit Sarah Anderson, directrice marketing chez Amazon Games et qui répond aux questions de Venturebeat, le groupe construit une stratégie de long terme, car l’industrie du jeu est un marathon, pas un sprint. Amazon Games entend donc se donner le temps et les moyens de poursuivre durablement ses activités dans l’industrie du jeu, en profitant à la fois de la manne financière de sa maison-mère et des synergies pouvant être développées avec les autres branches du groupe – par exemple en développant des projets de séries télévisées avec Prime Video adaptées des licences des jeux Amazon Games, comme ce sera le cas pour Tomb Raider (une série et un film sont en projet en plus du jeu).
Développement de jeux en interne et édition de jeux tiers
Comment cette stratégie se traduit concrètement dans les actes ? Selon Sarah Anderson, cette stratégie de long terme a pour matrice le fait de travailler à la fois sur le développement de jeux en interne et sur l’édition de jeux de développeurs tiers.
« Nous pouvons distribuer [les jeux de développeurs tiers] grâce à notre puissance marketing et parallèlement, ça nous aide à établir notre activité et à commencer à mettre en place nos propres processus tout en travaillant au développement d’expériences de jeu en interne. Cela nous donne le temps de nous assurer que nos jeux sont excellents. Nous pouvons investir dans le processus créatif, sans nous précipiter ».
En d’autres termes, exploiter des jeux tiers permet d’alimenter un catalogue de titres rapidement (bien plus vite que s’il fallait concevoir tous ces jeux en interne), d’acquérir un savoir-faire auprès des tiers, tout en donnant aux studios d’Amazon Games le temps et les moyens de peaufiner leurs propres titres.
Chacun jugera de l’efficacité de la mise en œuvre de cette stratégie, mais Sarah Anderson assume aussi un droit à l’échec. Les erreurs sont sources d’apprentissage et le studio revendique ainsi le fait de procéder à des ajustements réguliers en fonction des commentaires des joueurs – là encore dans l’optique d’inscrire l’exploitation de ses jeux dans le temps, « pour les dix ans à venir ». Raison pour laquelle Amazon Games voit New World comme une « licence de long terme » pour laquelle le studio « continuera d’investir » parce que le studio a « de grands projets pour cette licence ».
L’industrie du jeu est donc un marathon qui s’inscrit dans la durée – et contrairement à d’autres acteurs des nouvelles technologies, Amazon investit dans l’industrie du jeu pour y rester durablement. Là où de nombreux acteurs du secteur licencient actuellement (incluant la maison-mère Amazon), Amazon Games continue de recruter, notamment à Montréal et en Californie – un peu moins activement qu'il y a quelques années, mais selon Sarah Anderson, les recrutements se poursuivent. On attend donc de découvrir les prochains jeux du groupe dans les années à venir, forts de l’expérience acquise tantôt en interne, tantôt auprès de tiers.
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Activités | Développeur de jeux vidéo |
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2014 (États-Unis d'Amérique) |
Pays d'origine | États-Unis d'Amérique |
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