Le studio Mainframe Industries dévoile Pax Dei, un MMO social sandbox

Depuis 2019, un petit studio fait son bonhomme de chemin, à grands coups de levées de fond toutes plus profitables que les précédentes. Créé à Helsinki, Mainframe Industries a maintenant trois studios en Europe, avec les additions de Reykjavik et de Paris, un studio qui a notamment accueilli un bon nombre de réfugiés de la diaspora blizzardienne suite à la fermeture des bureaux de Versailles.

Nous avons eu l'occasion d'assister en avant-première la semaine dernière à une présentation de leur premier projet, Pax Dei, présentation pendant laquelle quelques membres du studio nous expliquaient les principes de base de leur création sur fond de PowerPoint et de gameplay du jeu.

Si on devait résumer le tout en quelques mots :

• un jeu pensé pour le cloud gaming qui veut vous permettre de jouer sur le périphérique de votre choix
• un jeu qui veut s'installer sur la durée et être joué pendant des années
• un jeu qui vous permet de jouer comme vous le souhaitez, que ce soit tout seul ou en groupe, avec des mécaniques relativement inédites
• un jeu avec une interface épurée associée à un système de combat simple et clair mais profond dans ses possibilités
• un jeu qui saura très certainement attiser la curiosité des joueurs auxquels les 2 M de MMORPG font défaut en ce moment

Un univers résolument médiéval fantastique

Rien que de par son nom, Pax Dei nous transporte à une époque qui sent bon les rues boueuses remplies de déjections animales et humaines, les corps qui s'entassent dans les charrettes et les prêtres qui parlent couramment le latin. Le jeu propose un univers qui n'est pas sans rappeler notre Moyen-Âge, les bâtiments du jeu comme ceux que peuvent construire à volonté ou presque les joueurs aussi, mais surtout, vos personnages devront en venir aux mains avec des créatures légendaires qui n'ont absolument rien de mythique dans ce MMO qui entend revenir aux racines du genre.

Les designers de Mainframe Industries ont créé un univers où se côtoient ombres et lumières, magnifiquement mises en scène les unes et les autres par l'Unreal Engine 5, un univers dans lequel les mythes qui terrorisaient nos ancêtres sont bien réels; dans lequel croiser un fantôme ne vous vaut pas un séjour à l'asile et où la magie, même si discrète, existe bien. Au cours de la démonstration de gameplay du jeu, une petite équipe d'aventuriers abandonnait le calme d'un hameau qu'ils avaient créé de leur main pour explorer des ruines avoisinantes. Après avoir géré la faune locale qui rôdait aux environs, nommément un pauvre ours affamé, le trio de choc s'aventurait dans une bâtisse abandonnée et décrépie où ils affrontaient des démons, découvrait un grimoire contenant des informations qui, combinées à celles qu'ils avaient déjà en leur possession, leur permettait d'invoquer une créature gigantesque qui les tuait en quelques attaques.

Des décors sublimés par l'Unreal Engine 5

La présentation du jeu a clairement mis en avant les capacités incroyables de l'Unreal Engine 5, qui donne très clairement une vie propre à l'environnement de Pax Dei, de bien des façons.

La plus notable est que les joueurs peuvent contempler des paysages qui s'étendent à perte de vue, ou tout du moins sur de longes distances, des paysages à propos desquels les développeurs nous promettent que les joueurs pourront accéder à tout ce qu'il voit, d'une manière ou d'une autre, que ce soit en explorant une vallée profonde ou en crapahutant sur des pitons rocheux. Les plus à-pics ne seront pas nécessairement accessibles, mais ne seront pas cachés par des murs invisibles : l'idée est juste d'être réaliste et de ne pas vous permettre de marcher sur des murs verticaux.

L'autre aspect important de l'utilisation de l'Unreal Engine 5 emphatiquement mis en avant par les développeurs au cours de leur présentation est diamétralement opposée au point précédent : vous pouvez zoomer sur une énorme quantité d'objets de l'environnement pour mieux les visualiser et obtenir plus d'informations à leur sujet. C'est toujours une jolie expérience que de voir un champignon de près, au milieu de brins d'herbe qui ondulent au gré du vent, mais cette fonction ne se veut pas exclusivement cinématographique, elle a un but en jeu : les développeurs nous ont par exemple montré une bague équipée sur leur personnage qui comportait une inscription, invisible autrement qu'en zoomant, qui est impliqué dans la résolution d'un des mystères du jeu.

Interrogés sur la raison de leur choix d'utiliser l'Unreal Engine 5 plutôt que de suivre une voie similaire à celle de Black Desert Online avec son moteur développé en interne, les développeurs nous ont dit sans tourner autour du pot que si l'idée avait été envisagée, elle avait été rapidement écartée : en effet, ils préféraient de très loin concentrer leurs ressources sur la création d'une expérience de jeu unique.

Une bonne dose de Skyrim avec la patte de BDO

Cette expérience, c'est celle d'un jeu en monde ouvert dans sa forme la plus pure, dans un univers que les développeurs entendent confier en toute (ou presque) liberté aux joueurs, pour qu'ils en fassent et y fassent ce qu'ils veulent. Les seules restrictions qu'ils ont mises en place sont en fait des garde-fous pour éviter les abus qu'on a tous connu dans bon nombre de jeux de survie impliquant des zones plus intéressantes que d'autres : dans Pax Dei, vous ne pourrez pas, par exemple, empêcher un joueur d'accéder à une zone d'intérêt de manière permanente via vos constructions.

La doctrine primordiale des développeurs a été de proposer aux joueurs une expérience totalement ouverte sur la façon dont les joueurs peuvent aborder le contenu proposé et adapter leur façon de jouer : peu importe leurs origines et leurs histoires de jeu, chaque joueur de Pax Dei est libre de choisir ses propres quêtes et de créer ses propres défis et objectifs à accomplir. Interrogés sur le sujet, les développeurs confirment d'ailleurs que le jeu ne propose pas vraiment, à l'heure actuelle, une série de quêtes linéaire qui vous permet de vous lancer en vous prenant par la main : il appartient au joueur de décider quelle est sa priorité. Il peut par exemple commencer à rassembler des ressources pour crafter dans un hameau, ou se mettre à la recherche d'un lopin de terre sur lequel commencer à construire son abri, ou encore chercher des joueurs avec lesquels jouer.

Le craft et les interactions avec les joueurs remplacent la ligne de quêtes : crafter prend du temps et demande énormément de ressources, les joueurs sont donc tentés de se rapprocher des zones de commerce et de communiquer avec leurs camarades de jeux pour obtenir des résultats plus rapidement.L'économie du jeu reposera énormément sur l'artisanat : tous les objets du jeu ou presque seront craftables et pourront être vendus à d'autres joueurs, l'économie sera donc auto-régulée par la communauté, ce qui signifie aussi qu'il sera possible pour certains joueurs devenus des artisans extrêmement spécialisés de devenir des maillons incontournables de la chaîne économique de Pax Dei.

Les joueurs solos ne sont cependant pas en reste : il est tout à fait possible de profiter du jeu tout seul dans son coin, mais quelques interactions occasionnelles seront vraisemblablement inévitables. Quand on leur a pitché notre idée d'être un pêcheur légendaire spécialiste d'un lac miraculeux perché en haut d'une montagne et refusant d'en descendre, forçant les gens à venir chercher ses prises faramineuses s'ils les voulaient, les développeurs ont confirmé que ce serait sur le papier totalement possible.

♫ Mes guildies habitent, dans un HLM ♪

Créer sa cabine puis sa maison puis sa masure puis son manoir est une des mécaniques au coeur du gameplay de Pax Dei. La construction est une mécanique disponible pour tous les joueurs, qui peuvent tous choisir de bâtir leur foyer sur un lopin de terre du jeu tant qu'il est dans la sûreté des Domaines (les Heartlands en anglais dans le texte) et y installer décoration comme éléments destinés à soutenir une activité d'artisanat.

Les développeurs confirment par ailleurs qu'il est strictement impossible, à l'heure actuelle, que l'environnement du jeu puisse, par un biais ou par un autre, détruire votre bâtisse : les seules possibilités de la détruire autrement que de votre propre chef sont, à l'heure actuelle, soit d'autoriser une autre personne à interagir avec votre construction (vous pouvez par exempler passer votre lopin en mode public pour que les gens alentour vous aident à améliorer votre bâtiment plus rapidement), soit de ne pas payer votre taxe d'habitation (ça rappellera peut-être de mauvais souvenirs aux joueurs de Dark Age of Camelot).

La principale originalité du jeu en ce qui concerne le housing réside dans la possibilité donnée aux clans de s'installer dans des zones contigües, de les faire se rejoindre et de les fusionner pour agrandir encore leur zone d'influence. Plusieurs maisons individuelles s'associent pour créer un vrai village où les structures de craft sont mises en commun, à disposition de tous, par exemple. Si les bâtiments sont construits de façon modulaire et peuvent inévitablement se ressembler dans certaines mesures, le système proposé met clairement en avant le travail et la compétence des joueurs autant que des communautés de joueurs. Littéralement, chacun est invité à apporter sa pierre à l'édifice.

Et la baston dans tout ça ?

Le monde du jeu est divisé entre les Heartlands ou les Domaines, les zones dans lesquelles vous pouvez établir vos maisons, et une autre zone, baptisée The Wilderness en anglais, où se trouve le contenu PvE du jeu. Le principe en est simple : le plus vous vous éloignez de la zone sans danger, le plus dangereux seront les ennemis que vous aurez à affronter.

Il n'y a a priori pas de classes à choisir pour votre personnage, c'est son équipement qui détermine ses capacités comme son style de combat et les combos auxquels il a accès. Le personnage utilisé dans le cadre de la démonstration passait par exemple régulièrement d'un arc à une combinaison épée/bouclier. Les archétypes de la sainte trinité peuvent donc être retrouvés dans Pax Dei, mais il appartient là encore aux joueurs de créer des personnages aussi hybrides qu'ils le souhaitent.

Cela résulte d'ailleurs dans une interface extrêmement épurée : tout au long de notre démonstration, le personnage joué n'avait à sa disposition qu'une seule barre de macro.

Interrogés sur combien de styles de combat étaient disponibles, les développeurs ont confirmé qu'il y en avait autant que de types d'armees disponibles en jeu, et qu'il y avait littéralement des dizaines d'armes à disposition, toutes disponibles via le système d'artisanat du jeu. Il existe même des armes magiques, la magie est bien réelle dans le monde de Pax Dei, et vous pouvez infuser des essences magiques dans votre équipement pour en améliorer encore les capacités.

D'ailleurs, tant qu'on en est à évoquer l'équipement en jeu, il est important de mentionner que grâce encore à la magie de l'Unreal Engine 5, les dégâts et l'usure de vos armes et de vos armures sont visualisés en jeu, et qu'un système de durabilité viendra vous inciter à réparer régulièrement votre matériel.

Un système de PvP sera mis à disposition des joueurs et des clans qui veulent en découdre, mais il appartiendra à chaque joueur de décider s'il veut s'impliquer dans des combats avec ses pairs ou non. Là encore, Pax Dei montre qu'il se veut un jeu où chacun trouve chaussure à son pied et peut se créer sa propre expérience idéale sur mesure.

Comment on y joue ?

Pour l'instant, le jeu n'est disponible que pour une poignée d'élus, essentiellement les développeurs et quelques partenaires. Les inscriptions à l'alpha du jeu sont ouvertes dès à présent sur www.playpaxdei.com, et la page du jeu sur Steam est disponible ici.

Le jeu sera disponible sur Steam pour les joueurs PC, mais est développé pour les plateformes de cloud gaming : encore une opportunité pour Pax Dei d'offrir à ses joueurs leur expérience personnalisée ultime, non seulement en les laissant faire ce qu'ils veulent en jeu, mais surtout en les laissant jouer sur l'écran de leur choix.