Une trentaine de jeux s'annoncent dans le Game Pass : quid de leur « valorisation » ?
Dans le cadre du Xbox & Bethesda Games Showcase 2022, Microsoft évoquait une trentaine de (nouveaux) jeux ayant vocation à intégrer le Game Pass, son offre à abonnement. C'est attractif pour les joueurs, mais quid de la valorisation pour les développeurs ?
Bon nombre d’acteurs de l’industrie du jeu vidéo rêvent aujourd’hui de s’imposer comme le « Netflix du jeu vidéo » : proposer une offre à abonnement donnant accès à une sélection de jeux, dans l’espoir de capter un public de joueurs qui serait alors moins enclin à aller voir la concurrence. Microsoft est à l’avant-garde de cette stratégie avec son Game Pass : l’offre donne accès à quelques centaines de titres pour le prix d’un abonnement mensuel de quelques euros, sur console, PC et/ou via le cloud. Assez classiquement et au-delà de l’offre elle-même, l’attractivité du Game Pass dépend évidemment des jeux qui y sont intégrés ou non, à la fois pour attirer de nouveaux joueurs et fidéliser les abonnés. Dans ce contexte, Microsoft profitait de son « Xbox & Bethesda Games Showcase 2022 » diffusé hier soir pour présenter une trentaine de (nouveaux) titres ayant vocation à intégrer son Game Pass dans le courant de l’année puis en 2023.
Une trentaine de jeux intégrés au Game Pass en 2022-23
En vrac et rien que dans les prochaines semaines, l’offre de jeux du Game Pass s’enrichira notamment du jeu d’arène Naraka: Bladepoint (ce 23 juin), puis du jeu narratif As Dusk Falls (le 19 juillet), suivi de Grounded en septembre, de Scorn, Persona 5 Royal et de Gunfire Reborn en octobre, puis en novembre, la liste s’allongera avec Pentiment, le prochain titre d’Obsidian annoncé hier soir.
Microsoft évoque aussi Persona 3 Portable et Persona 4 Golden au cours de l’automne. Le groupe profitait également de son showcase pour annoncer un partenariat avec Riot Games visant à intégrer « cette année » la plupart des jeux du développeur dans le Game Pass (League of Legends, League of Legends: Wild Rift sur mobile, Legends of Runeterra, Teamfight Tactics et Valorant). Toujours cette année, l’offre à abonnement accueillera aussi le jeu de survie Valheim et en principe A Plague Tale: Requiem.
En 2023, les abonnés devraient aussi trouver de quoi s’occuper : on le sait, Starfield et Redfall seront intégrés au Game Pass dès lors sortie. S’y ajouteront aussi et de façon non exhaustive, le jeu d’action Wo Long : Fallen Dynasty, le jeu d’aventure Flintlock: The Seige of Dawn, le jeu de courses Forza Motorsport, le jeu de survie Ark 2 ou encore Minecraft Legends, ainsi que le puzzle game Cocoon ou encore Ravenlok... Parmi les jeux évoqué hier, on peut ajouter Hollow Knight : Silksong, Ara: History Untold ou Ereban: Shadow Legacy qui n'ont pas encore de dates de sortie. L’offre est plutôt attractive et devrait pouvoir séduire bon nombre de profils de joueurs.
Mais quid de la valorisation des jeux du Game Pass ?
Les joueurs peuvent y trouver leur compte, mais quid des développeurs ? Concrètement, un jeu qui intègre le Game Pass est jouable sans avoir à en acheter une copie. N’est-ce pas un manque à gagner pour le développeur et est-ce vraiment rentable, a fortiori pour des jeux d’envergure dont le développement coûte cher ?
Parallèlement au Xbox & Bethesda Games Showcase en Occident, Nexon organisait aussi ce weekend l’édition 2022 de la Nexon Developers Conference et les équipes sud-coréennes de Microsoft y étaient conviées, notamment pour vanter les mérites du Game Pass aux développeurs locaux.
On retient principalement de l’intervention de Michelle Jang, en charge des partenariats de contenu entre les studios et Microsoft, que la « valorisation » d’un jeu intégré au Game Pass n’est pas uniquement financière – elle ne livre de toute façon aucun détail quant aux accords financiers entre les développeurs et Microsoft.
Selon Michelle Jang, il faut y ajouter la visibilité que permet le Game Pass, mais aussi l’accès à un public investi et dépensier.
Un « gage de qualité ». Concrètement, à l’heure où près de 10 000 jeux sortent chaque année (soit un peu moins d’une trentaine par jour), le Game Pass ferait office d’outil de présélection qualitative pour les joueurs. Microsoft se targue de ne retenir que les meilleurs titres (chacun jugera) : intégrer le programme de la firme américaine serait donc valorisant d’un point de vue qualitatif – le Game Pass compte plus de 60 titres primés. L’offre à abonnement de Microsoft octroie en outre une belle exposition là où les jeux qui n’intègrent pas le Game Pass seraient condamnés à rester noyés dans la masse. Le Game Pass serait de facto « une ludothèque de qualité » apte à orienter les joueurs.
L’offre permet en outre une meilleure exposition dans le temps : Microsoft assure la promotion des titres du Game Pass tout au long de leur cycle d’exploitation et les jeux déjà disponibles bénéficient d’un second souffle en intégrant le Game Pass : ils touchent le nouveau public d’abonnés et intégrer l’offre à abonnement fait peu ou prou office de second lancement, relayé par la presse spécialisée.
Une incitation à la découverte. Toujours selon Michelle Jang, les études de Microsoft démontrent que les joueurs sont souvent enclins à rester fidèles à un même genre vidéo ludique, et en sortent peu. Ce n’est pas le cas des abonnés du Game Pass, plus enclins à découvrir des genres dont ils sont peu familiers : non seulement tester un jeu du Game Pass ne coute rien mais faire des découvertes donnent le sentiment de mieux rentabiliser son abonnement. Intégrer le Game Pass permettrait donc de toucher un public qui n’aurait sans doute pas pris l’initiative d’acheter le jeu. En moyenne, selon Michelle Jang, un jeu qui intègre le Game Pass est joué 8,3 fois plus qu’avant de rejoindre le programme. Idem à l’échelle du développeur : découvrir un jeu via le Game Pass peut permettre de découvrir un studio et donc le reste de son catalogue (qu’il soit intégré à l’abonnement ou non).
Une hausse de chiffre d'affaires. Enfin, si les abonnés ont accès à une bibliothèque de jeux pour un prix modique, ils restent néanmoins aussi des joueurs investis et dépensiers. En moyenne, les abonnés du Game Pass dépenseraient 50% de plus que les non abonnés en achats de contenus additionnels, microtransactions et autres extensions. Toujours selon les moyennes rapportées par Michelle Jang, un jeu intégrant le Game Pass triple son chiffre d’affaires par rapport à son exploitation hors Game Pass. En outre, les abonnés au Game Pass sont souvent des joueurs investis, qui échangent beaucoup avec d’autres joueurs, sont prescripteurs et contribuent à alimenter la promotion d’un jeu au sein des communautés de joueurs.
Evidemment, la responsable des partenariats de Microsoft prêche pour sa paroisse (et profitait de la conférence pour encourager les développeurs à prendre contact avec ses services, afin d’évaluer l’intégration de leurs jeux au programme). Pour autant, on comprend mieux qu’intégrer une offre à abonnement peut aussi manifestement se révéler rentable et contribuer à valoriser un jeu, voire un studio.
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Activités | Développeur de jeux vidéo, éditeur de jeux vidéo |
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