Ubisoft bascule Ghost Recon Breakpoint en mode maintenance et le jeu ne sera plus mis à jour. Quid des objets du jeu achetés par les investisseurs férus de NFT ? Ils perdent sans doute de leur valeur, mais Ubisoft prévoit toujours des NFT dans d'autres jeux.
En fin d’année dernière, Ubisoft indiquait son intérêt pour les NFT : le studio breton lançait sa plateforme dédiée Quartz et initiait une expérimentation adossée à Ghost Recon Breakpoint. Le développeur proposait à la vente une série de « Digits », des objets cosmétiques uniques ayant chacun un numéro de série authentifié grâce à un NFT (un token non fongible reposant sur les technologies de la blockchain). En d’autres termes, les acquéreurs de ces « Digits » peuvent se prévaloir d’une forme de propriété sur l’objet, leur permettant notamment de le commercialiser – notamment de les revendre à d’autres collectionneurs dans l’espoir d’une plus-value.
Manque de chance pour ces acquéreurs, Ubisoft annonce basculer Ghost Recon Breakpoint en mode « maintenance ». Pour l’instant, le jeu reste jouable mais ne sera plus mis à jour – et bien souvent, un jeu qui végète est condamné à s’étioler.
Quid alors pour les possesseurs de NFT ? Ubisoft leur assure qu’ils « possèdent une portion du jeu » (et effectivement, ils restent « propriétaires » de leur objet) et qu’ils « laisseront ainsi leur marque dans l’histoire du jeu »... qui n’a manifestement plus beaucoup d’avenir. D’aucuns imaginent que les objets adossés à des NFT pourraient avoir une seconde vie dans d’autres jeux, mais à cette heure, Ubisoft ne communique pas sur une telle option. Et concrètement, on peut douter qu'à l'avenir les objets concernés gagnent énormément de valeur ou que les possesseurs puissent trouver aisément des acquéreurs susceptibles de les leur racheter. En d’autres termes, l’investissement ne sera peut-être pas aussi rentable qu’initialement espéré.
Et c’est sans doute la question que soulève ici « l’expérimentation » d’Ubisoft. En lançant la commercialisation de ces NFT dans Ghost Recon Breakpoint, le groupe breton avait forcément conscience de l’état du jeu – peu populaire auprès des joueurs et à l’avenir incertain. Le groupe espérait peut-être que le titre trouve un second souffle grâce aux NFT (c'était peut-être une ambition un brin hasardeuse au regard de l’aversion des joueurs pour les NFT), mais surtout avec le risque de faire la démonstration par l’exemple que la pérennité des NFT est un leurre. Les acquéreurs sont certes toujours théoriquement propriétaires de leur objet, mais l’intérêt est limité si le jeu qui l’abrite disparait.
Une mésaventure qui ne semble pas pour autant rebuter Ubisoft. Sur sa plateforme Quartz, le développeur invite les curieux à rester vigilants en attendant de prochaines mises à jour de fonctionnalités sur la plateforme et de nouveaux drops (de nouvelles distributions de « Digits ») dans le cadre d’autres jeux. Au regard du contexte, on sera curieux de découvrir comment le studio entend convaincre de futurs éventuels acquéreurs d’investir dans les prochains « drops » de Quartz.
Réactions (3)
Afficher sur le forumPas de compte JeuxOnLine ?
Créer un compte