Wargaming annonce cesser ses activités en Russie et en Biélorussie

On connait évidemment l’épouvantable contexte actuel du conflit russo-ukrainien, et les conséquences notamment économiques qui en découlent : la Russie fait l’objet de sanctions économiques afin de limiter les moyens que le pays peut consacrer à sa guerre et les acteurs économiques ayant des activités sur le territoire russe sont contraints à des choix : les poursuivre pour préserver leur chiffre d’affaires mais aux risques de subir les effets des sanctions ou y mettre un terme pour préserver une image (voire leur intégrité ?) avec les conséquences économiques que ça implique.

Le groupe biélorusse Wargaming vient de trancher la question : le développeur à l’origine de la simulation de chars World of Tanks annonce son départ de Russie et de Biélorussie. Dans une note publiée sur LinkedIn, Wargaming indique avoir transféré le 31 mars dernier l’ensemble de ses activités russes à son ex-filiale Lesta Studio basée à Saint Pétersbourg, qui devient indépendante – Lesta Studio n’est donc « plus affiliée à Wargaming ». Dans sa note, le groupe précise ne tirer « aucun profit » de l’opération à court ou long terme et indique même « au contraire, redouter des pertes substantielles en conséquence directe de cette décision ».
Le studio précise opérer cette « transition opérationnelle avec célérité, tout en restant dans le respect total de toutes les lois et en assurant la sécurité et le soutien continus de (se)s employés ». La même opération doit suivre avec ses activités biélorusses et la fermeture de son bureau de Minsk. D’ici là, les jeux de Wargaming resteront jouables en Russie, mais seront donc exploités par Lesta Studio.

Pour mémoire, depuis maintenant quelques années, le siège de Wargaming est basé à Chypre (attractif pour son régime fiscal très avantageux) et le groupe compte déjà plusieurs bureaux et filiales partout dans les mondes, en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. En d’autres termes, l’opération ne devrait pas avoir de conséquences significatives sur le développement ou l’exploitation des titres du groupe, mais on comprend aisément qu’abandonner l’un de ses marchés historiques pourrait en effet avoir des conséquences financières notables, en plus du symbole que représente le fait de quitter son pays d’origine.