Malgré un cours de bourse en berne, Chang Byung-gyu (Krafton) tente de rassurer salariés et actionnaires

Les joueurs connaissent le groupe Krafton pour son catalogue de jeux : Tera, Elyon ou encore le Battle Royale PUBG: Battleground (disponible en free-to-play depuis peu). On se souvient également qu’en août de l’année dernière, Krafton a procédé à son introduction en bourse, devenant ainsi le premier groupe vidéo-ludique de l’industrie sud-coréenne en termes de capitalisation boursière (alors évaluée à 19,85 milliards, devant les 17,69 milliards de NCsoft).

Cette introduction en bourse a néanmoins été compliquée et Krafton a dû plusieurs fois réviser à la baisse la valeur initiale de son action pour être sûr de trouver preneur auprès des investisseurs – notamment parce que les analystes financiers estimaient le groupe survalorisé au regard de son activité économique réelle.
Manifestement, ils n’avaient pas tout à fait torts : en six mois, l’action de Krafton est passée d’une moyenne de 500 000 wons (370€) à 276 000 wons (204€). Evidemment, les investisseurs s’inquiètent, à commencer par les salariés de Krafton qui ont été encouragés à investir dans l’entreprise. Dans ce contexte, Chang Byung-gyu (le patron de Krafton) tente de les rassurer.

Dans une lettre ouverte, Chang Byung-gyu dit comprendre le ressentiment des détenteurs d’actions Krafton et concède ne pas avoir de baguette magique pour faire remonter le cours de bourse à court terme. Il explique aussi la chute de la valeur de l’action par l’échec commercial de PUBG: New State sur plateformes mobiles, mais rappelle aussi qu’un jeu peut parfois trouver son public en cours d’exploitation. De même, Tera est maintenant un MMO vieillissant et force est d’admettre qu’Elyon peine à trouver son public, que ce soit en Asie ou en Occident. Reste le changement de modèle économique de PUBG Battleground (au profit d’une offre free-to-play) qui pourrait redynamiser l’activité du jeu.

Au-delà des espoirs de Chang Byung-gyu, on retient surtout que si le patron de Krafton dit « être incapable de redresser la valeur de l’action à court terme, [il] entend néanmoins œuvrer pour augmenter la valeur de l’entreprise sur le long terme ». Et c’est peut-être l’un des enjeux de taille auquel l’industrie des nouvelles technologies sera confrontée dans les années à venir : on a parfois le sentiment que de plus en plus souvent, les grands groupes de la tech œuvrent davantage pour leur capitalisation boursière (via des opérations financières) que pour leurs activités économiques (via leur production). Krafton ne sera peut-être pas le seul à devoir faire face aux désillusions des survalorisations boursières dans les mois et années à venir et à devoir se recentrer sur des activités économiques plus tangibles.