Riot Games précise ses ambitions pour les cinq années à venir : l'individu d'abord
Dans une (très) longue lettre ouverte, Nicolo Laurent esquisse les ambitions de Riot Games pour les cinq ans à venir : concevoir des écosystèmes pour les joueurs (et plus seulement des jeux) et mieux associer les salariés aux évolutions du studio.
Les débuts d’années sont propices à la prospective et en la matière, le patron du Riot Games Nicolo Laurent ne fait pas dans la demi-mesure : il publie une (très) longue lettre ouverte dans laquelle il détaille les nouvelles ambitions du studio pour les cinq années à venir. En substance, elles consistent à replacer les individus au cœur des activités de Riot (les joueurs et les salariés du studio, en lieu et place de seulement se focaliser sur des jeux) et ce changement de cap implique manifestement de profondes restructurations internes.
Un studio « de joueurs »
On le sait, Riot a longtemps été le développeur d’un unique jeu (League of Legends). En prenant ses fonctions en 2017, Nicolo Laurent avait pour mission d’étoffer le catalogue de Riot Games. Cinq ans plus tard, le studio a effectivement lancé plusieurs nouveaux jeux, mais aussi étoffer sa scène esport et investi dans la production culturelle (des groupes musicaux ou sa série d’animation Arcane).
Pour les cinq ans à venir, Nicolo Laurent entend poursuivre cette diversification : non pas simplement produire davantage de jeux, de tournois d’esport ou de produits culturels, mais développer un écosystème complet et cohérent, susceptible de réunir le grand public : des joueurs, mais aussi les amateurs d’autres types de divertissements numériques mais qui ne jouent pas forcément, de sorte que tous puissent se retrouver dans un même environnement (en substance, les joueurs de LoL et les spectateurs d'Arcane). Sous l’impulsion de Nicolo Laurent, Riot Games a ainsi vocation à devenir le « premier studio de joueurs » et non plus seulement le « premier studio de (développement de) jeux ».
Un studio pour ses salariés
Pour atteindre l’objectif, une profonde restructuration de Riot Games est initiée et là aussi, le studio entend l’articuler autour des individus (les salariés, cette fois). Par exemple, les équipes de Riot ont longtemps été réparties en départements qui travaillaient tous sur League of Legends (les développeurs, les artistes, les designers, etc.). Ensuite, quand le studio s’est attelé au développement de nouveaux jeux, les salariés ont alors été répartis dans des équipes propres à chaque jeu.
Dorénavant, le studio s’articulera autour de cinq piliers : d’abord trois piliers productifs (le jeu, l’esport et les divertissements) et deux piliers plus administratifs (l’un dédié à l’édition et un autre à la gestion de l’entreprise). Des synergies ont vocation à être développées au sein de chacun de ses piliers (des partages de bonnes pratiques d’un jeu à l’autre par exemple) en plus de relations transverses entre les piliers (pour décliner l’univers des jeux dans les séries conçues par le pôle divertissement). L'organigramme du groupe est repensé pour être plus efficace.
Et dans la foulée, le studio entend associer ses salariés aux succès (et aux risques) du groupe : le studio revendique déjà des rémunérations élevées mais les salariés pourront aussi profiter d’un intéressement et acquérir des parts de Riot Games (le géant Tencent est le principal actionnaire de Riot Games mais un accord a été trouvé pour que les salariés puissent aussi acquérir des parts du studio). Le studio y voit une stratégie de long terme permettant de mieux impliquer les salariés. Et de souligner aussi longuement l’expérience acquise des poursuites visant le studio depuis 2018 (suite à des cas de discriminations) : l’affaire a fait l’objet d’un accord amiable récemment et Nicolo Laurent précise préférer à l’avenir investir ses fonds à l’amélioration des conditions de travail des salariés plutôt que dans des frais d’avocat ou de procédure.
On sait que Riot Games a de nombreux projets pour l’avenir (à commencer par le développement de son MMORPG inspiré de l’univers de Runeterra). Manifestement, le groupe n’entend pas limiter cet avenir au seul segment vidéo ludique pour aussi embrasser la production de divertissements bien plus divers (des jeux qui ne sont pas que jeux), et le studio entend manifestement se donner les moyens de faire évoluer efficacement sa stratégie. Ce type de diversifications peut néanmoins prendre des formes très variées et on sera curieux de découvrir concrètement les chemins que Riot prendra au cours des cinq prochaines années.
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Activités | Développeur de jeux vidéo |
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Création |
2006 |
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