Microsoft entend intégrer ZeniMax à sa nouvelle filiale Vault – plutôt que sous la bannière Xbox Game Studios

En septembre dernier, Microsoft annonçait l’acquisition de ZeniMax Media (la maison-mère de Bethesda ou ZeniMax Online) pour la somme modique de 7,5 milliards de dollars. Dans le cadre d’une notification adressée à la Commission européenne (qui procède à un contrôle systématique des fusions d’envergure pouvant avoir des conséquences sur le marché commun), on constate que Microsoft vient de créer une nouvelle filiale, baptisée Vault et détenue à 100% par le groupe, et que cette filiale a vocation à absorber ZeniMax Media à l’occasion d’une fusion.

La notification ne précise pas les raisons de ce montage juridique. On retient néanmoins que le montage est original : habituellement, les studios de développement acquis par Microsoft sont plutôt intégrés à la bannière Xbox Game Studios.

Le fait que le groupe ZeniMax Media soit rattaché à une nouvelle structure juridique (Vault) pourrait impliquer une forme d’autonomie accrue pour le développeur – qui n’aurait donc pas à rendre de comptes à Xbox Game Studios, tout en étant pleinement intégré au giron de Microsoft. L’opération ferait alors écho aux déclarations à la fois de Microsoft et de ZeniMax Media suite à la conclusion de l’achat en septembre dernier, qui réaffirmaient leur volonté de préserver l’identité de ZeniMax et sa politique de portages – les jeux de ZeniMax Media n’ont pas vocation à devenir des exclusivités Xbox et on imagine qu’il pourrait être incongru qu’un jeu ZeniMax estampillé « Xbox Game Studios » soit distribué sur PlayStation, par exemple.

L’opération pourrait aussi avoir des motivations juridiques. Le groupe ZeniMax Media pèse 7,5 milliards de dollars et s'il avait été intégré à Xbox Game Studios, le mastodonte qui en résulterait pourrait paraitre un peu trop volumineux, au point d’afficher une position trop dominante sur le marché du jeu vidéo. Faire en sorte que les deux entités restent distinctes pourrait viser à éviter un éventuel risque de démantèlement à l’heure où les autorités de régulation de plusieurs pays s’interrogent sur le poids économique croissant des GAFAM.
La Commission européenne doit quoi qu'il en soit rendre son verdict sur la fusion en ZeniMax Media et Vault avant le 15 février. On pourra ensuite en évaluer les conséquences sur la production de ZeniMax.