Aperçu du TCG Shadowverse, et de sa scène e-sport
Fort d'un certain succès au Japon, Shadowverse était lancé en Occident l'année dernière. Aujourd'hui, le jeu en ligne de cartes à collectionner du studio Cygames (Rage of Bahamut) est disponible en Occident et entend en conquérir la scène e-sport.
Dès 2012, le studio japonais Cygames investissait le secteur du jeu de cartes à collectionner sur plateformes mobiles en lançant Rage of Bahamut et déjà à l'époque, le jeu attirait plus d'un million de joueurs au Japon - avant que la licence ne soit adaptée en série d'animation. Quelques années plus tard, un certain HearthStone contribuera à (re)populariser le TCG en Occident et en 2016 et Cygames renouvelait son catalogue en lançant Shadowverse, de nouveau un jeu en ligne de cartes à collectionner, et lui aussi connaitra rapidement le succès au Japon (selon SuperData, le jeu aurait généré 100 millions de dollars de chiffre d'affaires l'année de son lancement), avant d'être distribué en free-to-play partout dans le monde et notamment en Occident depuis juillet de l'année dernière.
Shadowverse, entre classicisme et originalité
En termes de gameplay, Shadowverse repose sur les codes traditionnels du genre : assez classiquement, le joueur collectionne des cartes de créatures qui occupent le champ de bataille symbolisé par le plateau, des cartes de sorts à usage unique dont les effets sont activés immédiatement quand elles sont jouées et des cartes d'amulettes qui n'attaquent pas mais produisent des effets plus durables tant qu'elles sont sur le plateau. Il faudra donc composer son deck stratégiquement avant d'affronter d'autres joueurs ou l'intelligence artificielle, notamment dans le cadre d'une campagne scénarisée dont les différents chapitres sont débloqués progressivement.
Comme dans la plupart des TCG, chaque carte a un coût pour être jouée (en Points de jeu, qui augmentent à chaque tour) et dispose d'un niveau d'attaque et de défense (pour les cartes de créatures), permettant tantôt de cibler les cartes adverses, tantôt le héros pour réduire son niveau de défense. Au terme de chaque match, le vainqueur est celui qui réduit la défense de l'adversaire à zéro ou conduit son opposant à vider son deck - lui interdisant de facto toute nouvelle action.
Les principales originalités de Shadowverse reposent essentiellement sur son mécanisme d'évolution et la façon dont la synergie cartes est pensée, pour limiter les effets du hasard. Plus concrètement, après quatre ou cinq tours (selon que l'on initie le match ou non), les joueurs disposent de points d'évolution, leur permettant d'améliorer les niveaux d'attaque et de défense d'une créature, voire de débloquer de nouvelles capacités : l'utilisation des points d'évolution est donc à la fois stratégique (faut-il les utiliser en début de partie pour booster derechef une « petite » carte et faire la différence rapidement ou au contraire encaisser les coups durant quelques tours avant d'améliorer de grosses cartes pour ravager le deck adverse ?) et peut donc s'avérer déterminante sur le cours d'un match.
En outre, Shadowverse revendique un gameplay laissant (relativement) peu de place à l'aléa afin de permettre aux joueurs de laisser davantage s'exprimer leur sens tactique : au-delà de leur niveau de défenses et d'attaques, nombre de cartes disposent d'effets additionnels très divers, des habiletés, qui encouragent les joueurs à imaginer des synergies ou des enchainements parfois complexes entre leurs cartes.
Shadowverse propose donc des mécaniques de base plutôt classiques permettant aux joueurs d'évoluer en terrain connu, tout en y ajoutant aussi une touche d'originalité pouvant enrichir le gameplay et approfondir les mécaniques de jeu. Un cocktail qu'on sait souvent efficace pour séduire les joueurs.
Une forte dimension compétitive
Fort de cette recette, Shadowverse revendiquait déjà plus de neuf millions de téléchargements à l'été 2017 et pour accompagner cet engouement durablement, le studio Cygames entend notamment s'appuyer sur le sport électronique et sa dynamique compétitive. Selon Yuito Kimura, producteur et directeur exécutif chez Cygames, dès les prémices de la conception de Shadowverse, le studio entendait concevoir un jeu susceptible non seulement de trouver sa place sur la scène e-sportive japonaise, mais aussi de la dynamiser. Et pour atteindre l'objectif, très tôt, le studio s'est notamment appuyé sur une équipe « d'experts » évidemment familiers des jeux de cartes à collectionner (notamment des champions de tournois Magic) mais aussi des joueurs professionnels de MOBA ou de RTS, susceptibles d'exacerber les enjeux compétitifs du titre.
Et au lancement de Shadowverse au Japon, Cygames s'est rapidement attelé à promouvoir la dimension communautaire et compétitive du jeu. Au sein du studio japonais, une équipe est toute dédiée au développement de l'écosystème e-sport du jeu et encourage l'organisation de tournois en ligne (tous les weekends) ou offline, ayant une dimension strictement communautaire (des tournois organisés par les joueurs, par exemple en boutiques spécialisées, mais dont certains ont réuni plusieurs centaines de joueurs à Tokyo ou Osaka) ou de bien plus grande envergure dans le cadre de compétitions officielles -- comme le Shadowverse World Grand Prix, opposant les meilleurs joueurs d'Asie, mais aussi d'Amérique du nord et d'Europe, et qui offrait un total de 120 000 dollars de dotations à partager entre les vainqueurs.
Selon Yuito Kimura, l'écosystème e-sportif de Shadowverse au Japon est donc un succès et le studio entend l'exporter en Occident. Dans cette optique, Cygames s'est par exemple associé avec la NGE (la Next Generation E-sport, qui promeut l'e-sport notamment aux États-Unis) pour organiser les Shadowverse Open, ce grand tournoi devant départager les meilleurs joueurs d'Amérique, d'Europe et d'Asie du sud-est, et dont les finales régionales se joueront prochainement. Parallèlement, comme au Japon, des tournois plus modestes mais aussi plus accessibles à l'ensemble des joueurs doivent également être organisés prochainement en Occident pour encourager les nouveaux joueurs à s'aventurer dans les compétitions Shadowverse.
Sur le même sujet :
Plateformes | Android, MacOS, Windows, iOS |
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Genres | Cartes à collectionner, occasionnel (« casual »), fantasy |
Sortie |
7 février 2017 (République de Corée) 17 juin 2017 (Japon) Juillet 2017 (Europe) |
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