Paris Games Week, édition 2017
Depuis quelques temps, les alentours de la Porte de Versailles, à Paris, voient ses panneaux publicitaires se parer de ses plus belles pubs de jeux vidéo. Les signes ne trompent pas. La Paris Games Week est désormais lancée.
Créé en 2008 par le SELL, le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisir, la Paris Games Week avait l'intention de proposer une vitrine française au jeu vidéo avec une envergure la plaçant aux côtés des plus gros salons mondiaux.
Si les ambitions ne sont pas atteintes et que la PGW n’a pas (encore ?) l’image et la reconnaissance à l'internationale d'un salon comme la gamescom, pour prendre un exemple européen, il faut lui reconnaitre deux choses :
- la première, que le salon ne cesse de croître d’année en année, avec une édition 2017 qui semble plus grande que jamais et surtout une période idéale pour attirer du monde, débutant par un jour férié et se terminant pendant un week-end, le tout durant les vacances scolaires de la Toussaint ;
- la seconde, qu’il s’agit d’une véritable vitrine, mais malheureusement pas au sens noble du terme mais bien au sens mercantile, ce qui n'est pas forcément étonnant au vue de l'organisateur, mais qui n'était pas forcément la bonne orientation pour chercher à concurrencer les autres salons.
Malgré tout, ces dernières années, le SELL a cherché à proposer des initiatives plus altruistes comme l'espace réservé aux jeux « Made In France », aux plus jeunes avec la Paris Games Week Junior, ou, nouveauté de cette année, l'espace « Women in Games ». Malheureusement, ces initiatives étaient dans un premier temps reléguées dans un second hall peu fréquenté. Heureusement, depuis l’année dernière et l’arrivée du troisième hall, il est nécessaire de traverser ce no man's land pour atteindre le hall des compétitions eSport. Ce qui est un mieux sans toutefois être la panacée.
Le gros du salon reste le hall principal, accueillant tous les éditeurs et le gros des vendeurs.
Playstation Games Week
On est désormais habitué, le stand Playstation est de loin le plus gros stand du salon. Si on ajoute à ça la conférence qui a eu lieu en pré-PGW, qui s’est même payée le luxe de faire des annonces (une au moins), on pourrait presque croire que Sony est le seul à croire à tout le potentiel du salon. D’accord, on ne va pas se leurrer, le taux d’adoption des Playstation dans les foyers français rend le territoire assez stratégique pour la compagnie et ils peuvent se permettre d’investir dedans.
On y retrouve ainsi le Playstation VR, le récent Destiny 2, le prochain Battlefront 2 (avec un X-Wing grandeur nature flottant au-dessus des tests des visiteurs venus essayer le jeu), le remake de Shadow of Colossus mais également Detroit: Become Human qui fait désormais partie des vétérans du salon, mention Arlésienne.
La banlieue
A l’entour du village Playstation, on retrouve tous les principaux éditeurs : Microsoft avec notamment PUBG, Shadow of WAR (pour lequel on peut se prendre en photo en chevauchant un impressionnant drake) et surtout Sea of Thieves, Bandai Namco avec Ni No Kuni 2 et Dragon Ball Fighter Z, Capcom avec Monster Hunter World, Square-Enix avec Dissidia NT et Final Fantasy XV Windows, Ubisoft avec Assassin's Creed Origins, South Park : L’annale du Destin, Farcry 5 et The Crew 2 (liste non exhaustive). Un assez beau panel qui devrait arriver à attiser la curiosité de tout joueur.
De plus, cette année marque le retour de Nintendo. Après avoir boudé le salon l’année dernière de peur de ternir son image en ne montrant pas la Switch tout juste annoncée, l’éditeur revient avec tous les titres qu’il a sorti jusqu’à présent, et même quelques titres indés. Si vous allez à la PGW 2017 pour Zelda, Mario, Mario Kart, Splatoon, Arms, etc., vous ne serez pas déçu. Si vous y allez pour Xenoblade Chronicles 2, vous le serez un peu plus. Mais vous pourrez vous consoler en vous rendant dans la petite cahute à l’écart du stand grand public de Nintendo afin de mettre les mains sur des titres déconseillés aux moins de 18 ans : Skyrim et DOOM.
Pour les nostalgiques de Advance Wars, il est possible d'essayer sur le stand de Nintendo le jeu Tiny Metal qui sortira le 21 novembre sur Switch mais aussi PS4 et PC Windows via Steam.
Mais les petits ?
Les petits éditeurs ne sont pas en reste.
On va commencer par le plus ridicule, Focus, qui dédie son stand principal exclusivement à Farming Simulator (la meilleure vente de son catalogue). Stand principal car, étant un éditeur français, il profite de la possibilité d’être aussi présent sur le stand Made in France pour exposer des choses bien plus intéressantes, mais avec bien moins de visibilité. Et encore, c'est plus intéressant en comparaison du stand principal, mais ça n’est pas non plus ce qu’on pouvait attendre de l’éditeur de Vampyr, le prochain jeu du studio français Dontnod.
Également ridicule, THQ Nordic dispose uniquement d’un stand, dans le hall principal, dans un recoin à l’écart de tout, de taille microscopique et qui n’affiche pas une seule fois le nom de l’éditeur. Sur le papier, c’est franchement ridicule. Dans les faits, ils envoient pas mal en proposant de tester Biomutant (A-RPG annoncé à la gamescom 2017 avec un héros qui évolue en mutant), mais également le nouvel opus de Spellforce (série mélangeant RPG et RTS dans une formule assez unique), ainsi que Black Mirror (qui n’a rien à voir avec la série mais est le reboot d’une série de jeu d’aventure remontant à 2003).
Dernier, mais pas des moindres, l'éditeur KOCH Media propose quant à lui quelque-chose de pas ridicule grâce à un stand de taille honorable, idéalement placé et correctement fourni, avec notamment Kingdom Come : Deliverance (RPG à la Skyrim ou The Witcher mais dans un univers médiéval sans dimension fantastique, c'est-à-dire sans magie, ni monstres), Yakuza 6, Attack on Titan 2, Dynasty Warriors 9…
Oui, mais les petits studios ?
Ils n’ont pas vraiment leur place à la PGW. Soit ils viennent avec leur éditeur ou un partenaire, soit ils sont Français et sont parqués sur le stand Made in France, avec quelques élus parmi ceux-ci qui bénéficient d’un espace un peu plus grand, généralement car ils sont déjà connus (et ont les moyens de se permettre plus d’espace). On notera néanmoins cette année une bonne visibilité sur ce stand pour le jeu Genetic Disaster (qui se lance en Accès Anticipé avec un jeu rappelant assez Nuclear Throne).
Il y a toutefois quelques exceptions, comme le jeu de cartes Shadowverse qui dispose de son propre stand. Mais il fait partie de ces stands sur lesquels on tombe soit parce qu’on les cherche, soit parce qu’on s’est perdu.
Et autour ?
Autour, on complète l’aspect vitrine. Tout ce qu’on peut vouloir acheter en rapport avec le jeu vidéo est en vente : jeux vidéo, bandes originales, jouets, fringues, gadgets, consoles, périphériques et PC.
Et le PC est plus présent que jamais avec HP qui présente Omen, sa gamme estampillée « gamer ». Mais on retrouve également les vendeurs / assembleurs LDLC et Matériel.net (qui a son propre stand malgré que le marchand appartienne à LDLC). Ou encore CDiscount.
A côté de ça, on note la présence de Shadow, la société française proposant, contre un abonnement, de jouer depuis chez soi avec une machine qui se trouve chez eux et dont ils se chargent de maintenir (au niveau matériel uniquement) et mettre à jour régulièrement (depuis l’année dernière, la carte graphique fournie aux utilisateurs est passée d’une GTX 1070 à une GTX 1080). Si la solution ne se destine pas à tous les profils, elle trouve tout de même son public avec une offre qui peine à suivre la demande afin d’équiper en boitier tous les nouveaux venus.
Tu avais parlé de Women in Games ?
Le fer de lance du SELL pour l’édition 2017 afin de démontrer que la PGW ne se limite pas à vendre des jeux, l’association Women in Games est présente afin de communiquer l’expérience de femmes dans l’univers du jeu vidéo, dans le but de motiver les filles à s’orienter vers cette vocation (même si on se dit qu’avec toute la dimension artistique et créatrice du jeu vidéo, le domaine doit déjà être un peu mieux loti que tous les domaines informatiques purs).
Bref, si l’intention est bonne, on peut se demander si les moyens sont suffisants. Il est un peu tôt pour constater l’intérêt et l’effet des rencontres qui auront lieu au cours du salon, mais on peut déjà juger de la visibilité du stand au sein du salon et se demander s’ils n’auraient pas dû mettre des moyens en adéquation avec l'objectif qu'ils veulent atteindre plutôt qu'avec l'état actuel.
En espérant que les détenteurs des droits de Où est Charlie ? ne demandent pas des droits pour ce plagiat éhonté.
Le mot de la fin
La Paris Games Week continue sur sa lancée en cherchant à toucher et attirer un maximum de joueurs. Et il faut reconnaitre qu'il a tous les arguments pour combler les attentes à coups de jeux AAA ou de AA.
Malheureusement, même si le salon parvient à grossir, je doute qu'il parvienne à faire évoluer son image sans donner plus de place au reste de l'industrie. Que ce soit physiquement sur le salon, ou encore dans les échanges avec le public.
Type | Salon |
---|---|
Genre | Jeux vidéo |
Organisateur | SELL |
Ouverture |
1 novembre 2017 |
Clotûre |
5 novembre 2017 |
-
1 novembre 2017
-
31 octobre 2017
Réactions (19)
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