Funcom, nouvelle stratégie et nouvelle identité pour un nouveau départ
Après de sévères difficultés financières, Funcom renoue avec les bénéfices et réalise le meilleur semestre de son histoire. De quoi entériner un nouveau départ basé sur la nouvelle stratégie basée sur des titres plus modestes.
En fin de semaine dernière, Funcom publiait ses comptes du deuxième trimestre 2017 et faisait le bilan de son premier semestre de l'année -- un record historique, on y revient plus bas. Si cet exercice de présentation de comptes est traditionnel pour tous les groupes cotés, il prenait ici une signification particulière pour Funcom dans la mesure où le studio norvégien en profitait pour dévoiler sa « nouvelle identité » (un nouveau logo et un nouveau site pour accompagner les premiers fruits de sa nouvelle stratégie), le tout relayé en direct sur Twitch -- une première, là aussi, même si la démarche peut sembler normale à l'heure où les joueurs sont de plus en plus souvent des contributeurs financiers, voire les actionnaires des studios de développement.
L'opération avait ainsi vocation à acter le renouveau de Funcom. On s'en souvient, en 2015, le studio norvégien connaissait de sérieuses difficultés financières (le studio avait notamment un taux d'endettement important), ses dirigeants historiques étaient sur le départ (pour laisser la place à Rui Casais, entré chez Funcom comme programmeur treize ans plus tôt) et on redoutait une faillite du studio.
Entre temps, Funcom s'est drastiquement restructuré : le studio affichait à l'époque de très hautes ambitions, en signant des jeux d'envergure très onéreux (ses MMO Age of Conan ou The Secret World, notamment). Sous l'impulsion de Rui Casais, Funcom s'est réorienté vers le développement de jeux plus modestes et moins risqués et s'est surtout adapté en conséquences : Funcom compte aujourd'hui environ 120 salariés (contre 680 il y a encore quelques années), répartis entre ses deux bureaux d'Oslo en Norvège et de Durham en Caroline du Nord (là où le studio avait auparavant des succursales aussi en Asie et au Canada, entre autres) et s'attèle aujourd'hui au développement de jeux dont le budget oscille entre 500 000$ (pour ses « petits jeux ») et 5 à 15 millions (pour ses titres de moyenne envergure comme Conan Exiles ou Secret World Legends), bien loin des budgets de ses premiers MMO (plus de 50 millions de dollars pour AoC ou TSW, sans compter le marketing).
Selon Rui Casais, le temps où Funcom se voyait (trop) grand est révolu. Le CEO entend maintenant « grandir lentement et raisonnablement ».
Et manifestement, cette stratégie initiée en 2015-2016 commence à porter ses fruits puisque le studio renoue avec les bénéfices. Au cours du deuxième trimestre 2017, Funcom enregistre ainsi un chiffre d'affaires de 3,07 millions de dollars (contre 1,7 millions à la même période en 2016), pour un résultat net de 236 000 dollars (là où le studio faisait 1,4 millions de dollars de pertes un an plus tôt). Sur le semestre (intégrant donc le lancement de Conan Exiles en début d'année), les résultats sont plus significatifs : 13,99 millions de chiffre d'affaires, pour 6,2 millions de bénéfice net (contre 1,9 millions de pertes un an plus tôt). Un résultat qui fait de ce premier semestre 2017, le meilleur semestre de l'histoire du studio.
Mais au-delà des chiffres bruts, le principal motif de satisfaction de Funcom tient à son niveau de marge. Évidemment, ces résultats semestriels sont portés par le lancement en fanfare de Conan Exiles en début d'année et six mois plus tard, on sait que les serveurs sont bien moins peuplés qu'au jour de la sortie. Pour autant, Funcom réalisait 61% de marge au premier trimestre (grâce à Conan Exiles, donc) et réalise toujours 30% de marge au cours du deuxième trimestre (contre 13% et -24% de marge un an plus tôt) alors même que le studio n'a (presque) pas lancé de nouveau jeu au cours du trimestre (Secret World Legends était lancé fin juin et uniquement sur le site officiel, son impact financier produira ses effets sur les comptes du troisième trimestre). Un résultat qui permet à Funcom de réduire son niveau d'endettement (3,4 millions aujourd'hui contre 14,2 millions il y a un an) et qui fait dire à son CEO que Funcom renoue avec une gestion saine -- ses frais de fonctionnement normaux sont en adéquation avec ses ressources normales.
Evidemment, au-delà du succès initial de Conan Exiles, son exploitation (toujours chaotique techniquement, notamment sur Xbox One) et celle de Secret World Legends seront déterminantes pour l'avenir du studio et on sera curieux d'étudier ses résultats dans les trimestres à venir. D'ici là, le studio prépare déjà ses deux prochains titres, l'un en développement à Oslo (dont la pré-production débutera début 2018), l'autre à Durham, déjà en phase de réflexion et qui devrait prendre la forme d'un jeu de stratégie tactique au tour par tour.
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