Le groupe de média Modern Times Group s'offre l'intégralité d'InnoGames pour 86 millions

Entre les chaînes thématiques diffusées en ligne et produisant du contenu à destination des internautes, les plateformes de streaming ou la diffusion en ligne de jeux vidéo, on constate une convergence de plus en plus notable entre l'industrie du jeu et les grands groupes de média. Cette évolution n'a pas échappé à Modern Times Group (MTG), groupe suédois initialement spécialisé dans la télévision payante, puis la diffusion de contenu via des chaînes YouTube, et qui lorgne aujourd'hui de plus en plus vers l'industrie du jeu.
Le calcul de Modern Times Group est simple : contrôler l'intégralité de sa chaine de production, depuis le développement de jeux jusqu'à leur diffusion en ligne ou via ses propres canaux de télévision. Dans cette optique, depuis 2015, MTG s'est ainsi déjà offert le studio de développement Turtle Entertainment, mais aussi l'Electronic Sports League (l'ESL) et la DreamHack (deux organisateurs de compétitions vidéo ludiques) ou encore Zoomin TV et Splay (l'un et l'autre spécialisés dans la production de contenus pour les réseaux sociaux vidéos).

Dans le cadre de cette stratégie, on se souvient qu'en octobre dernier, Modern Times Group entrait dans le capital d'InnoGame, le groupe allemand à l'origine de Forge of Empires, Tribal Wars ou encore Elvenar. Aujourd'hui, le groupe suédois annonce avoir renforcé sa position dans le capital du studio, fort d'un investissement de 82,6 millions d'euros supplémentaires (InnoGame est valorisé à hauteur de 260 millions d'euros), pour disposer maintenant d'une majorité de 51% des parts du studio.
Si de prime abord MTG voit là un investissement rentable à court terme (InnoGame revendique un taux de croissance annuel de plus de 20% sur les trois dernières années), le groupe suédois répond aussi à une double ambition de plus long terme : capter une audience qui doit renforcer le poids de sa communauté grâce aux millions de joueurs inscrits sur la plateforme d'InnoGame mais aussi se positionner aussi sur le segment (qu'on sait très porteur actuellement) du jeu mobile.
On le comprend, les frontières entre producteur et diffuseur d'une part et entre média et jeu d'autre part sont de plus en plus poreuses et en conséquence, la concentration au sein de l'industrie du « divertissement numérique » se poursuit. Et on imagine que ce n'est que le commencement.