Exploration (en profondeur) de Dungeon Travelers 2
Préambule : ce jeu n'est pas à mettre entre toutes les mains. Vous n'aimez pas les jeux vraiment nippons ? Vous n'aimez pas le fan service ? Vous n'aimez pas les dungeons crawlers ? Passez votre chemin. Les autres ? Suivez le guide.
Quand on nous a proposé de tester Dungeon Travelers 2 sur PlayStation Vita, le premier réflexe a été de vérifier en quoi le jeu pouvait bien consister. Il a suffi de voir les mots dungeon et crawler associés dans la description Wikipédia du jeu pour nous convaincre de lui donner sa chance, après la superbe expérience qu'avait été Demon Gaze. Une recherche un peu plus poussée sur les sites spécialisés nous mettait en garde contre l'overdose de fan service, mais nous avons bravé l'interdit pour plonger au coeur de l'aventure.
Mais d'où sort ce jeu ?
Un petit point sur les origines du jeu s'impose peut-être, le 2 du titre du jeu vous intrigue peut-être autant que nous. En fait, il est plus là pour la décoration qu'autre chose : c'est le premier titre de sa série à être importé chez nous. Il est complètement indépendant de l'histoire des précédents opus, vous commencez une nouvelle histoire sans avoir à vous soucier de possibles événements antérieurs.
Si vous tenez vraiment à en savoir plus, nous pouvons vous dire qu'il est inspiré de la série de visual novels To Heart, notamment un premier jeu sorti sur PSP en 2011. On va dire que si votre réaction est incrédule face au titre, c'est une bonne chose, au regard de la nature complètement érotico-pornographique de la licence. Donc oui, vous avez bien eu raison de faire semblant de ne pas connaître.
Mais ne vous y trompez pas, ce jeu n'a dans son histoire et son gameplay absolument rien à voir avec un visual novel : c'est un dungeon crawler à l'ancienne, qui n'a en fait absolument plus rien à voir avec l'histoire des visual novels dont il est inspiré (pour tout vous dire, nous n'avons par exemple vu aucun nom de personnage qui soit lié à l'oeuvre originale dans le jeu).
Un bon gros jeu de rôle manichéen
L'histoire de Dungeon Travelers 2 est plutôt classique : notre héros vit dans un monde qui réapprend à vivre après un long combat entre les forces du bien et du mal, qui s'est bien évidemment soldé par la défaite des forces du mal et le bannissement de la déesse qui les guidait. Cependant, l'univers fantastique dans lequel vous évoluez est encore infesté de monstres réfugiés dans des donjons pour le moins complexe et il vous appartient, en tant que jeune Libra spécialisé dans la capture des monstres, de tous les faire disparaître.
Le héros, Fried, n'a beau être encore qu'un étudiant, son talent a été remarqué par ses supérieurs et lui vaut d'être envoyé en première ligne dans ce combat. Comme tout Libra, il doit affronter des monstres, non seulement pour les étudier mais aussi pour réduire leur population en les scellant dans son grimoire. Il ne sera pas seul dans sa quête, puisque dès le début de l'aventure, il sera rejoint par des compagnons. Heureusement, d'ailleurs, puisqu'au final, pendant les phases de combat, vous jouez tous les personnages... sauf votre héros ! En effet, vous ne donnez des ordres qu'à ses compagnons.
L'histoire vous amènera à rencontrer et faire équipe avec de très nombreux personnages, avec lesquels vous explorerez un scénario qui marie humour, romance, fan-service, référence vidéo-ludiques et aventure. De la drama-queen à l'admiratrice à peine secrète, il y en aura pour tous les goûts ! Mention spéciale à l'équipe de casses-cous (on peut d'ailleurs se croire parfois projeté dans une partie de Disgaea) qui vous sert de tutoriel vivant en vous expliquant comment ils arrivent à survivre malgré leur évidente incompétence.
Promenons-nous, dans l'donjon...
Dans son gameplay, Dungeon Travelers 2 est un dungeon crawler qui respecte les canons du genre. Le début du jeu est particulièrement délicat pour un joueur qui n'est pas familier de ce type de jeu : rien que l'absence absolue de sauvegarde automatique vaudra sans aucun doute quelques moments de frustration intense même chez les joueurs les plus sereins.
Pas de régénération des points de vie ou de mana entre les combats, peu de ressources pour rafraîchir vos personnages, il vous faudra être très prudent et progresser pas à pas dans les donjons pour éviter le Game Over : pour tout vous dire, on finit vite par prendre le réflexe de sauvegarder après chaque combat, puisque les donjons débordent de monstres, mais aussi de pièges, de passages secrets, de zones altérant les règles de combat habituelles...
Un des éléments qui met le plus en évidence le fait que vous devez progresser très prudemment et en multipliant les retours à votre base est sans nul doute le combat face au boss de chaque donjon. Si il nous est arrivé parfois, par miracle, d'arriver devant lui après un premier nettoyage du donjon, nous nous sommes toujours pris une belle rouste. Il semblerait que le jeu veuille que vous fassiez deux à trois passages pour enfin faire en sorte de rivaliser. Le grind ne fait pas tout, la stratégie que vous employez aussi, la formation choisie, nombreux sont les points qui peuvent vous aider, mais rien ne remplacera le fait d'avoir plus de ressources à votre disposition.
Tant qu'on en est à parler de votre équipe, sachez que vous pourrez faire combattre cinq de vos compagnons à la fois, et que seuls ceux qui seront dans votre équipe au moment d'un combat gagneront de l'expérience : impossible donc de monter des personnages en les laissant à l'abri dans votre base, il faudra les faire passer par l'épreuve du feu. Il est très important que vous ne laissiez pas pourrir un membre de votre escouade trop longtemps sur la touche, car chaque personnage est lié à une famille de classes bien précise et rien ne vous dit que le prochain boss que vous affronterez ne sera pas totalement vulnérable à cette classe en particulier.
Le jeu est vraiment difficile et nécessite que vous preniez le temps de bien choisir votre équipe et vos sorts en analysant les faiblesses des monstres et les forces de vos acolytes. Il ne faut pas hésiter à prendre du recul et à retourner à votre base pour faire des changements plutôt que de persister pour vous prendre une déculottée face à un monstre magique qui viendra tuer en un coup moitié de votre équipe parce qu'il attaquera plus rapidement que vous.
L'équipement est aussi très important, notamment le système de Seal Books, qui est en fait au coeur de votre mission de Libra. Quand vous aurez tué un monstre normal 9 fois, ou tué un boss, vous pourrez créer un livre inspiré par votre étude du monstre en question que vous pourrez ensuite équiper sur l'un de vos personnages ou utiliser pour enchanter une pièce d'équipement. Vos personnages bénéficieront ensuite d'effets supplémentaires. Plus le monstre est de haut niveau, plus le bonus est intéressant, bien évidemment.
Maman, elle est encore loin la fin ?
Dungeon Travelers 2 est clairement un jeu qui vous prendra du temps. Optimiser votre équipe, explorer les donjons, finir le scénario vous prendra plusieurs dizaines d'heures (plus d'une cinquantaine), sans aucun problème. Et encore, on ne vous parle pas de nombreuses quêtes optionnelles disponibles ou du contenu débloqué par la résolution de l'intrigue principale. Pour un jeu vendu quelques dizaines d'euros, il offre clairement de quoi vous occuper quelques temps.
Pour les férus de trophées, sachez qu'il vous faudra vraisemblablement plus d'une centaine d'heures pour obtenir les derniers trophées du jeu (notamment celui qui vous demande de tuer plus de 20 000 monstres).
Une petite culotte, deux petites culottes...
Ce jeu a sincèrement de quoi plaire à de nombreux joueurs. Il est difficile, propose des mécaniques complexes et un contenu qui saura garder occuper même les joueurs les plus boulimiques pendant longtemps.
Malheureusement, il a fallu que les développeurs fassent en sorte de venir plus ou moins gâcher ce beau tableau en rajoutant du fan service à outrance. Soyons clairs : nous savions à quoi nous attendre quand nous nous sommes lancés dans ce test, et le fan service ne nous dérange pas outre mesure, mais nous avons bien conscience cependant qu'il est totalement rédhibitoire pour certains joueurs, qui préféreront passer à côté d'un bon jeu plutôt que de supporter des petites culottes à foison ou des jeunes demoiselles un peu dénudées en guise de monstres.
Nous parlions plus tôt dans ce test du fait de rencontrer de nouveaux personnages en jeu, de nouvelles partenaires (parce que oui, vous vous déplacez avec un véritable harem). Voilà les circonstances dans lesquelles vous faites la connaissance des deux premières :
Coïncidence, me direz-vous ? D'accord. Voilà la troisième demoiselle que vous rencontrez et réussissez à convaincre de rejoindre votre groupe.
Rajoutez à ça que la très grande majorité des monstres ont été humanisés et qu'ils sont tous représentés par de jolies demoiselles aux formes plutôt généreuses, et vous avez une combinaison qui satisfera tout bon pervers qui se respecte.
Autant les monstres sont pour la plupart totalement acceptables, autant il faut être honnête en disant que les images fixes comme celles que nous montrions un peu plus tôt et qui correspondent en fait aux moments "cinématiques" du jeu sont vraiment de trop. Si encore c'était amené de manière subtile, soit, mais il faut être honnête en disant qu'il y a un côté légèrement dérangeant à regarder des fesses ou des petits culottes de manière fixe pendant 4 à 5 minutes de dialogue. Pour le coup, je pense que certains finiraient par se dire que lire les textes de quête ou les dialogues du jeu n'est pas une si mauvaise idée que ça.
Conclusion
Nous étions à la recherche d'un bon dungeon crawler pour voir si Demon Gaze était un ovni dans notre expérience des jeux vidéo, et il se trouve que Dungeon Travelers 2 est venu confirmer notre goût du genre. C'est très spécifique, c'est très difficile, cela demande énormément de rigueur et de réflexion, mais c'est toujours aussi bon que de finir un donjon et de voir le bout de l'intrigue, surtout après plusieurs dizaines d'heures d'effort.
L'histoire du jeu est solide : certes on ne passe pas à côté des histoires à l'eau de rose un peu niaises qu'on retrouve dans beaucoup de productions nippones, mais ça reste léger et clairement bien amené.
Reste la question de ce fan service présent à outrance. On aime ou on aime pas. Vous êtes majeurs, tatoués et vaccinés, j'aurais tendance à vous dire de foncer dessus si vous vous sentez capables de passer outre. Si vous voulez y jouer dans les transports et que vous avez peur d'attirer les regards courroucés des Français les plus puritains, évitez. Ou alors, faites-le et envoyez-les paître.
Plateformes | PlayStation Vita |
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Genres | Jeu de rôle (RPG), asie, fantasy |
Sortie |
16 octobre 2015 (France) (PlayStation Vita) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (4)
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