Les joueurs d'ARK sont relativement libres d'agir à leur guise. Donc quand un joueur montre un comportement déplacé, il peut être assommé, sédaté et enfermé en cellule pour purger une peine imposé par d'autres joueurs. Même si certains jugent ces conditions de détentions « inhumaines ».
Disponible depuis un peu plus d'un mois en accès anticipé, ARK a manifestement trouvé son public (selon le développeur, le jeu générait 10 millions de dollars de chiffre d'affaires en une semaine et revendique aujourd'hui un million de copies vendues en un mois) et les joueurs commencent manifestement à s'approprier à la fois l'univers de jeu et le gameplay.
Entre autres possibilités, les joueurs d'ARK ont la possibilité d'ouvrir leur propre serveur de jeu et d'y imposer, dans une certaine mesure, leurs propres règles du jeu. Et certains ont décidé d'y appliquer leur justice.
Ainsi, le cas de ce joueur (nommé Ricky) un tantinet turbulent et au comportement plutôt néfaste sur le serveur Official PvP 436. Pour le stopper, un clan décide de se mobiliser et d'adopter une approche plutôt roleplay : le malandrin est traqué et vite retrouvé, assommé et ramené inconscient dans une petite cellule en bois 1x1x1 préalablement construite par les joueurs. Le voilà donc emprisonné et condamné à faire pénitence pendant une période de dix heures, durant lesquelles il sera forcé à réaliser des « care packages » (permettant de soigner un personnage). Plutôt que de simplement se déconnecter, le joueur entend manifestement montrer son désaccord à l'égard de ces conditions de détentions arbitraires : il chante des chansons de taulard et se jette contre les murs de sa prison pour en finir -- il sera néanmoins soigné et ponctuellement maintenu inconscient par le clan qui le retenait prisonnier pour l'apaiser et s'assurer qu'il purge sa peine de prison.
Et beaux joueurs, les échanges entre les geôliers et le prisonnier ont permis aux protagonistes de l'affaire d'apprendre à se connaitre : l'infâme Ricky a fait amende honorable, accepté de changer son comportement et a donc été accepté comme membre du clan de ses anciens ravisseurs (soumis à une sorte de syndrome de Stockholm, en somme).
L'histoire est sans doute révélatrice de la capacité des communautés de joueurs à faire vivre un univers de jeu au-delà de ce que les développeurs avaient imaginé, et aurait pu s'arrêter là. C'était sans compter l'intérêt de ses mêmes communautés pour le débat : sur les forums de Steam où l'histoire est racontée, certains saluent l'initiative, d'autres s'en amusent, mais d'autres encore s'en offusquent et considèrent comme « barbare » le traitement infligé (à l'avatar du) prisonnier : la détention arbitraire sans procès, aggravé par le travail forcé et la sédation du prisonnier, sont considérées par certains comme un traitement « inhumain » (si tant est que le terme s'applique un amas de pixels). On ne se prononcera pas sur la légalité des conditions de détention sur l'île préhistorique d'ARK mais on retiendra quoiqu'il en soit la capacité des communautés à faire vivre leurs univers... dans et hors des serveurs de jeu.
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