Quels jeux méritent d'être déterrés ?

Alors que des cartouches d'E.T. The Extra-Terrestrial sur Atari 2600 ont refait surface dans le désert du Nouveau Mexique, le prétexte est tout trouvé pour refaire l'histoire du jeu vidéo.

Alamogordo (2014)

Pour l'anecdote, la légende urbaine plaçant des milliers de cartouches d'E.T. The Extra-Terrestrial sur Atari 2600 dans une décharge publique du coté d'Alamogordo au Nouveau Mexique s'est trouvé un nouveau rebondissement ce week-end. Des équipes visant à réaliser un documentaire, financé par Microsoft, sur cette légende du jeu vidéo ont ainsi découvert des exemplaires de ce jeu mythique après des fouilles sur le site pour mieux remonter le fil de l'histoire.

En 1982, Atari avait tenté d'exploiter le succès du film de Steven Spielberg, premier jeu tiré d'une licence qui s'imposera comme un énorme échec commercial à sa sortie. Sur les 5 millions de cartouches produites, seulement 1,5 millions trouveront acquéreurs, obligeant selon la légende Atari a enterré ses invendus. Reconnu pour ses piètres qualités, comme la plupart des jeux tirés d'une licence depuis, E.T. The Extra-Terrestrial illustre l'échec d'une industrie qui allait traverser non sans conséquences la crise de 1983.

Considéré jusqu'alors comme un eldorado par sa forte croissance, la récente industrie du jeu vidéo a attiré à ses prémices de nombreuses sociétés. Pong, Pac-Man ou Space Invaders ont marqué les esprits, avant de faire l'objet de nombreuses copies pour des productions sans originalités. Submergé de produits sans saveur, le marché a fini par décliner, alors que les revendeurs renvoyaient les invendus aux éditeurs incapables de les rembourser. Les jeux ont alors énormément perdu de leur valeur, en parallèle d'une série de faillite des éditeurs pour une industrie vouée à disparaître. L'émergence des acteurs japonais tels que Nintendo avec sa console NES et Super Mario Bros ont permis de relancer l'industrie pour un temps.

Dig Dug
Dig Dug

Retrogaming

Cependant, tout n'était pas à jeter à l'époque comme le rappelle bien la vague du retrogaming. Ce qui reste de la société Atari, devenue entre temps française après son acquisition par Infogrames, continue d'ailleurs d'exploiter ses anciennes licences encore dans son escarcelle sur son site officiel. Des jeux simples basés sur une idée de gameplay, souvent sans fin et se jouant au score, mettent les réflexes des joueurs à rude épreuve tel qu'un certain Dig Dug de Namco auquel je joue encore aujourd'hui avec ma manette en forme de Pac-Man.

Les constructeurs de consoles proposent de télécharger certaines de ces perles, des plateformes comme GOG se sont spécialisés sur ce marché, tandis que les jeux sur mobiles reprennent ces concepts d'antan. On notera que les jeux sur plateformes mobiles ont également repris les travers de l'époque, où chaque succès est copié à outrance pour un marché complètement submergé. Flappy Bird et compagnie volent toujours.

Au-delà de toute la mise en scène autour de l'excavation de quelques cartouches dans le désert, l'anecdote illustre bien une industrie qui se cherche encore et qui manque souvent d'originalité et de créativité, que l'on retrouve du coté des indépendants. L'ère du numérique nous épargnera certes de nouvelles histoires d'enfouissement, mais les faillites restent nombreuses dans un secteur qui peut parfois manquer de visibilité à long terme.

Un crochet par les MMORPG

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Les MMORPG comptent également quelques victimes, dont certaines glorieuses. On citera par exemple un Star Wars Galaxy tué par sa licence tout comme Warhammer Online: Age of Reckoning, ou d'autres exploitations interrompues par leur éditeur avec notamment Tabula Rasa ou City of Heroes. Pourtant les ancêtres du genre habitent encore la toile. Ultima Online continue de se mettre à jour, alors qu'un certain EverQuest accueille toujours des extensions. Plus récent, World of Warcraft continue d'enterrer ses concurrents en accumulant depuis plus de dix ans du contenu, tout en s'enrichissant sans cesse. Les jeux en ligne peuvent ainsi s'améliorer au fil du temps, voire se redresser après un lancement raté, Star Wars The Old Republic étant un bon exemple.

L'avenir du genre reste pourtant sujet à de nombreuses interrogations. On arrive ainsi à une fin de cycle des MMORPG AAA après les sorties d'Elder Scrolls Online et WildStar, pour basculer vers des productions plus modestes avec des éditeurs refroidis par une série d'échecs. En recherche d'un nouveau souffle, il suffira d'un titre pour relancer le prochain cycle et prolonger une nouvelle fois l'horizon vidéo ludique.


Cette actualité provient de notre univers JOL.

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