Les MMO morts en 2013

Longtemps, on a cru les MMO immortels, promis à des années d'exploitation. Mais force est de constater que les éditeurs sont aujourd'hui prompts à fermer leurs mondes virtuels. De Dark Millennium Online à WAR, ils sont nombreux à avoir fermé leurs portes cette année.

Du fait de leur nature très communautaire et du fort investissement (financier et émotionnel) des joueurs, longtemps, on a considéré que les MMO étaient immortels ou presque, au point que certains d'entre eux continuent d'accueillir les joueurs contre vents et marées depuis parfois des années. Lineage reste ainsi l'un des MMO les plus populaires en Asie depuis 1998 ; en Occident, Ultima Online et EverQuest sont toujours exploités sans interruption depuis 1997 et 1999 et même World of Warcraft revendique encore aujourd'hui 7,6 millions d'abonnés à travers le monde après être entré dans sa dixième année d'exploitation.
Pour autant, tous n'affichent pas la même longévité et on constate que les exploitants de MMO ont de moins en moins de scrupules à condamner définitivement leurs univers. Et ce qui était une exception il y a encore quelques années devient aujourd'hui la norme. Nombre de MMO ont ainsi fermé leurs portes en 2013, parfois avant même d'être officiellement lancés.

Fermés avant d'ouvrir

Qu'on l'impute à la crise, à des erreurs de erreurs de gestion ou de conception, on a vu plusieurs titres en ligne et MMO être abandonnés après avoir à peine passé le cap de la bêta voire avant même d'ouvrir leurs portes.

Logo de The Mummy Online
Logo de Otherland Online
Logo de Universal Monsters Online
Logo de Grimlands
Logo de Warhammer 40 000: Dark Millennium Online
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Les uns étaient plutôt modestes comme le Web MMO The Mummy Online (enterré en octobre) ou le MOBA Universal Monsters Online (mort en bêta), d'autres un peu plus ambitieux. Parmi eux, Grimlands se voulait par exemple un MMO post-apocalyptique abandonné par Gamigo et qui n'aura pas trouvé de salut malgré une tentative de financement participatif. Même destin funeste pour Otherland Online (le MMO cyberpunk inspiré de l'oeuvre de Tad Williams) également condamné par Gamigo après quelques sessions de bêta peu convaincantes même si l'on espère une reprise du projet.

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D'autres s'annonçaient prometteurs sur le papier, pouvaient compter sur des licences de poids, mais ont échoué malgré tout. Command and Conquer était ainsi annulé en octobre en même temps que la fermeture du studio Victory Games (même si Electronic Arts assure que le titre sera repris par un autre développeur). Idem pour l'imposant Warhammer 40,000: Dark Millennium Online, suscitant un véritable engouement auprès des fans de la licence avant de se dégonfler lamentablement (plusieurs fois retardé, puis revu à la baisse pour être finalement totalement abandonné), en même temps que le studio THQ, laminé par des erreurs de gestion, puis démantelé (les actifs du groupe ont été vendus aux enchères) dans le cadre d'une faillite à rebondissements.

En retraite après de bons et loyaux services

Plusieurs autres MMO ont fermé leurs portes au cours de l'année écoulée avec plus ou moins d'émotion, mais après avoir simplement fait leur temps et longuement accueilli les joueurs sur leurs serveurs, laissant la place à d'autres titres plus récents.

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Logo de Ragnarok Online 2
Logo de Mythos Europe
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Logo de RaiderZ Online
Wrath of Heroes
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En 2013, on notait ainsi par exemple qu'après dix ans d'exploitation partout dans le monde, le groupe Disney fermait Toontown Online, son MMO pour les plus jeunes laissant la place à Penguin Online, suivi de Pirates of the Caribbean Online, son MMO librement inspiré de la licence Pirates des Caraïbes qu'on retrouve dans Disney Infinity. Même politique chez Webzen qui condamnait cette année Archlord pour laisser le champ libre à la suite du MMO hardcore, ArchLord 2.
A contrario, certaines suites peinent à s'imposer et sont donc fermées quand les versions originales subsistent. C'est le cas par exemple de Ragnarok Online 2, abandonné par Gravity après plusieurs refontes et lancements infructueux.

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Même constat pour Mythos, le RPG d'action de Flagship Studios, finalement achevé après avoir été lancé et relancé sous de multiples formes et à plusieurs reprises.
Idem pour Prius Online, le MMO émotionnel qui a connu plusieurs vies avant de fermer en Asie puis en Occident faute de joueurs. Même trajectoire pour RaiderZ Online, le MMO d'action condamné en Europe puis outre-Atlantique faute de développeur susceptible de le faire vivre en Asie.

War battle

D'autres ont sans doute un peu plus marqué les esprits. En début d'année 2013, le studio Mythic renonçait à exploiter son MOBA tri-faction Warhammer Online Wrath of Heroes « à défaut d'atteindre les objectifs financiers » initialement espérés par le groupe. Et la licence ne sourit manifestement pas au développeur puisqu'à son tour, l'imposant MMO RvR Warhammer Online : Age of Reckoning fermait ses portes ce 18 décembre après cinq ans d'exploitation, faute d'avoir pu renouveler le contrat de licence avec Games Workshop (qui se rattrape avec moult nouveaux titres inspirés de l'univers Warhammer) et alors même que le développeur avait manifestement de nombreux projets en réserve et qui ne seront jamais concrétisés. WAR revendiquait la vente de 750 000 boîtes de jeu un moins après sa sortie en 2008 (pour 300 000 abonnés après un trimestre d'exploitation) et le jeu laisse un souvenir ému à de nombreux adeptes du genre, au point que certains joueurs et développeurs tentent de sauver ce qui l'être au travers d'une version offline du MMO, se voulant un sorte de musée mémoriel de l'univers virtuel.
Et c'est sans doute symbolique de la relation qu'on peut entretenir avec un MMO : quand bien même les serveurs ferment, les souvenirs forgés in-game s'avèrent parfois plus pérennes.

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