Ubisoft affiche des pertes et mise sur l'avenir

Les résultats financiers de l'éditeur français ont viré au rouge pour le premier semestre de l'année fiscale 2014, en attendant des jours meilleurs avec l'arrivée de la next gen.

Cascade

Depuis l'annonce des reports de Watch Dogs et de The Crew, il était prévu que l'éditeur Ubisoft doive passer par une période difficile avant de pouvoir faire le grand saut vers la next gen. Les résultats financiers pour le premier semestre de l'année fiscale 2014 viennent confirmer cette prévision. Le fonctionnement cyclique de l'industrie, où les développements sont toujours plus long, fait évoluer les éditeurs sur le fil du rasoir.

Des pertes au compteur

Sur le premier exercice fiscal 2013-2014 du 1er avril au 30 septembre 2013, Ubisoft affiche un chiffre d'affaires de 293 millions d'euros en hausse de 5% par rapport à l'année passée, pour une perte nette s'élevant à 62,3 millions d'euros sur cette période. La hausse de 41 millions d'euros des dépenses de recherche et de développement par rapport au premier semestre 2012-2013, s'élevant désormais à 138,9 millions (soit 47,4% du chiffre d'affaires) sont l'une des explications avancées par l'éditeur. En parallèle, des projets ont été annulés tel que 1666 avec le départ de Patrice Désilets. Ubisoft doit donc fonctionner sur ses réserves, avec actuellement une dette de 141,7 millions d'euros, pour 152,5 millions l'année dernière, avant de pouvoir compter sur la dynamique de fêtes de fin d'année et l'impulsion de la next gen.

L'éditeur français a pu s'appuyer sur les ventes dans la durée de Far Cry 3 et Assassin's Creed 3, deux licences majeures. Le secteur digital est également en progression de 29% sur le premier semestre, s'établissant à 71 millions d'euros du coté de la distribution et la vente de contenus supplémentaires (items et DLC).

L'avenir et la next gen

Ubisoft veut poursuivre sa stratégie du « tout-en-un open world ». L'attrait des joueurs pour les jeux en monde ouvert devrait même s'accélérer avec l'arrivée de la Playstation 4 et de la Xbox, une « tendance lourde de l'industrie » selon le PDG d'Ubisoft Yves Guillemot. Et sur ce registre, Watch_Dogs illustre toutes les ambitions de l'éditeur, alors qu'Assassin's Creed IV : Black Flag va tâcher d'entretenir le flambeau de la licence durant les fêtes de fin d'année.

L'éditeur poursuit également sa politique vers le digital, disposant de sa propre plateforme de distribution avec Uplay. Il doit également faire en sorte d'étoffer son catalogue free-to-play, contenant notamment des titres sur navigateur web. L'acquisition des studios Future Games of London et Digital Chocolate visent ainsi à renforcer l'activité mobile d'Ubisoft, tandis que l'éditeur a vendu sa participation restante dans Gameloft.

Dynamisée par la next gen, l'année 2014-2015 sera donc déterminante pour l'avenir et l'ambition d'Ubisoft au niveau mondial, s'appuyant sur les franchises du groupe et des nouvelles licences. Après une année de transition, Ubisoft devra confirmer que les stratégies de l'open-word et du digital étaient bien celles à suivre. En attendant, l'éditeur français veut tenir son cap, en limitant ses pertes sur l'année en cours.

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