Le MMO attire toujours les investisseurs, mais les jeux sociaux beaucoup moins
Les investissements dans l'industrie vidéo ludique dégringolent en 2012 au regard de 2011, notamment parce que les jeux sociaux ne font plus recettes. Pour autant, les fusions / acquisitions atteignent des sommets, notamment en Asie.
Il y a encore quelques mois, toute l'industrie du jeu en ligne ou presque ne jurait que par le « jeu social » (ces jeux distribués sur les réseaux sociaux, Facebook en tête), vantant les statistiques de fréquentations imposantes des jeux exploités notamment par Zynga (revendiquant parfois des dizaines de millions de joueurs actifs par jour). Depuis lors, l'action de Zynga s'effondre et le géant américain affiche des résultats à la baisse (plus de 100 millions de pertes le trimestre dernier).
Et si les joueurs délaissent les « jeux sociaux » (préférant maintenant, dit-on, les jeux mobiles), le genre semble également attirer de moins en moins les investisseurs, qui se rattrapent sur le MMO free-to-play. C'est l'une des conclusions de l'étude menée par la banque d'investissements Digi-Capital, dont les bonnes pages sont rapportées par Gamasutra ou VentureBeat.
Selon Digi-Capital, au cours des neuf premiers mois de l'année, l'investissement dans les sociétés de l'industrie vidéo ludique a atteint 591 millions de dollars. Sensiblement le même chiffre qu'en 2010, mais bien loin des deux milliards enregistrés en 2011. Et si environ 130 levées de fonds ont été conclues en 2012 (contre 152 l'année dernière), les créateurs de jeu obtiennent en moyenne 4,5 millions de dollars cette année contre 13 millions (presque trois fois plus) l'année dernière.
La crise est passée par là ? Peut-être. Mais pour Digi-Capital, cette tendance s'explique un peu par la popularité des campagnes de crowdfunding (les créateurs se financent directement auprès des joueurs et non plus des investisseurs traditionnels) mais surtout par les désaffections des investisseurs pour les jeux sociaux. Les jeux sociaux drainaient à eux-seuls 57% des investissements l'année dernière. Le chiffre tombe à 8% cette année.
Et de noter dans la foulée que les MMO (notamment free-to-play) continuent d'attirer les investisseurs et surtout les investissements (en termes de montant) les plus colossaux, portés notamment par l'activité des principaux acteurs chinois, japonais et sud-coréens dans le secteur.
Et si les investisseurs se montrent parfois frileux à l'idée de financer des jeux, Digi-Capital souligne que les fusions / acquisitions (rachats de studios de développement) ne se sont jamais si bien portées. En 2011, 113 acquisitions étaient enregistrées pour un montant total de 3,4 milliards de dollars, pour des montants moyens de 30 millions. Au cours des neuf premiers mois de l'année 2012, 71 transactions représentent déjà un volume financier de 3,6 milliards, pour des transactions moyennes de 51 millions. Les studios de jeux gagnent en valeur.
Et là encore, sans surprise, les chiffres sont gonflés par l'Asie. Six des dix plus grosses fusions / acquisitions de 2012 ont été réalisées par des groupes chinois, japonais et sud-coréens (on pense à Tencent, Nexon ou NCsoft). Manifestement, les situations de crises se font sentir différemment selon les régions du monde.
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